#223 @Technopole
Quatre semaines déjà depuis ma dernière visite au Technopole: il était grand temps de rattraper ça! Retour sur le site donc ce matin, pour deux heures bien remplies sur place en agréable compagnie de Miguel. Un peu rapide comme visite mais on voulait encore passer au Calao voir ce qui se passe en mer aujourd’hui.
Grands Gravelots, Bécasseaux minutes, variables et sanderlings, quelques sternes et goélands, un Balbu qui se pose dans l’eau pendant quelques instants, un petit groupe de Flamants roses en train de se nourrir, puis tiens!… un Phalarope à bec large répéré par Miguel, d’abord au bord d’un tout petit îlot, pas trop loin de nous, puis il s’envole pour se poser hors de vue. Peu après, on le voit réapparaître lorsqu’il rejoint une bande de Guifettes noires: étonnante similarité en termes de plumage! Les nuances de gris/noir, le dessous blanc, même la “virgule” grise sur le haut des flancs, l’épaule noire… presque tout y est, comme s’ils avaient enfoui la même livrée. Notre oiseau était sans doute un adulte, d’après les quelques plumes rousses restant sur l’arrière des flancs. Il se tenait dans le secteur de la cabane à pecheurs.
Voici l’une de mes photos floues en guise de documentation de cette première observation technopolienne (vous l’aurez compris, c’est donc la 223e espèce vue sur le site).
Cette observation, plus attendue que celles de son cousin à bec étroit au printemps dernier, intervient en plein dans la période de migration postnutiale de l’espèce. Nicheur de la toundra arctique (les plus proches se trouvent dans le NE du Canada et en Islande), cet oiseau hiverne au large dans l’Atlantique et le Pacifique. Il est apparemment présent par milliers devant les côtes ouest-africaines. D’ailleurs j’en ai observé un l’autre jour depuis la terasse du Calao, filant plein SO, plus certainement au moins un groupe de quelques dizaines d’individus il y a quelques jours, mais trop loin pour certifier l’espèce à coup sûr.
Pour le reste, une jeune Spatule blanche, deux voire trois Faucons chicqueras, un Tournepierre, deux Chevaliers stagnatiles, deux Mouettes rieuses parmi les Goélands railleurs, un seul Goéland brun, quelques Sternes naines et… une Sterne de Dougall de 1er été. Ce plumage n’est pas illustré dans les guides de terrain classiques, mais au moins dans Olsen & Larsson (Les Sternes d’Europe et d’Amérique du Nord, 1994; en Néerlandais) on a une description assez complète qui semble confirmer notre identification. La structure de l’oiseau, ressemblant globalement à la Sterne pierregarin mais avec un bec bien plus long, plus droit et plus fin, et une queue relativement longue (non visible sur la photo), semble caractéristique, tout comme l’allure en vol. Le plumage plus blanc, notamment sur le manteau et les ailes, le bec tout sombre (juste la base est d’un rouge écarlate très foncé), et les pattes rouges sombres correspondent également. Les oiseaux de 1er été sont censés etre “pratiquement comme des adultes”, mais certains individus, comme le nôtre, ont encore les petites couvertures sombres. Curieusement cet individu a une petite pointe pâle (jaune?) au bout du bec, rappelant ainsi la Sterne caugek.
Autre sterne, autre gabarit, mais plumage assez similaire: un adulte (à gauche) et un jeune (de dos) de Sterne naine, ici au repos parmis les Bécasseaux variables:
Pour une fois, la Talève d’Afrique se montre à découvert:
Les premières Mouettes rieuses sont maintenant de retour, ici l’un des deux oiseaux en compagnie de deux Sternes hansels:
Et donc ce Balbu de 2e année qui est venu se poser un moment dans l’eau, juste derrière la Club House.
Au Calao, près d’une heure et demie de suivi permet de comptabiliser quelques Puffins fuligineux, Labbes arctiques et pomarins (27 au total), sept espèces de sternes (en majorité des arctiques: +500), un Fou brun, un jeune Goéland d’Audouin, et deux espèces bien moins attendues: d’abord un Héron pourpré seul qui atterrit derrière l’îlot, puis un 2e individu venant du nord (donc depuis le large!) avec trois Hérons cendrés; peu après c’est une Huppe fasciée qui prend exactement le même chemin que celle vue en début de semaine: arrivée du large, elle passe entre l’îlot et l’île de Ngor, puis est perdue de vue (s’est-elle posée sur l’île?). Comme quoi y a pas que les oiseaux marins qui passent devant Ngor!
Et pas que les oiseaux d’ailleurs: hier un petit groupe de dauphins, et ce matin pour la 4e fois depuis fin août il y avait deux baleines, cette fois bien plus au large que les fois précédentes. Difficile de se prononcer sur l’espèce… peut-être le Rorqual de Brydes, ou encore Sei, ou Fin, voire la Baleine de Minke (Petit Rorqual)… Si je m’y connais un peu en oiseaux, c’en est autrement pour le mammifères marins sur lesquels j’ai tout à apprendre! Le peu que je peux en dire c’est que lorsque les baleines viennent à la surface, toujours très rapidement, on ne voit qu’une petite partie du dos, montrant une nageoire dorsale bien distince et nettement courbée vers l’arrière. Une seule fois un individu a sorti la queue avant de plonger. Le souffle est peu volumineux et de forme plutot triangulaire; en général ils se montrent à plusieurs reprises en l’espace de quelques minutes, puis disparaissent pendant 15-20 minutes avant de refaire surface un peu plus loin.
3 responses to “#223 @Technopole”
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- October 15, 2017 -
la talève est un oiseau magnifique, belle photo !
Effectivement! Et pour une fois elle s’est bien montree a decouvert, cela n’arrive pas souvent ici.
Merci,
Bram