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Petite revue de la bibliographie ornithologique sénégalaise, 2016-2019 (Deuxième partie)

Si les publications passées en revue dans la première partie étaient en grande partie issues d’études scientifiques menées par des chercheurs académiques, les articles présentés ici sont pour la plupart rédigés par des ornithologues de terrain et de passionnés d’oiseaux fréquentant régulièrement le pays ou qui, comme moi, ont la chance d’y résider et de pouvoir apporter des contributions, certes modestes, à nos connaissances de l’avifaune. Finalement il y aura encore une troisième partie, sinon cet article serait un peu trop long et risquerait de devenir un peu trop ennuyeux!

On s’intéresse ici donc essentiellement au statut et à la répartition des oiseaux du Sénégal, avec dans l’ordre taxonomique les publications suivantes, toujours pour la période 2016-2019:

  • Mortalité massive de Puffins majeurs le long de la côte de la Gambie en juin 2011, et observations récentes au Sénégal: Barlow, Piot & Fox 2018. Great Shearwater Ardenna gravis mass mortality in The Gambia in June 2011, recent observations from Senegal, and evidence for migration patterns. Malimbus 40: 10-20.

Au moins 103 Puffins majeurs sont trouvés rejetés sur 7 km de plages en Gambie en juin 2011, constituant les premières données de l’espèce pour ce pays. Les mesures biométriques à partir de 18 crânes sont présentées et nous résumons les observations publiées pour le Sénégal, la Mauritanie et les îles du Cap-Vert, tout en rapportant de nouvelles informations pour le Sénégal (issues de mes suivis de la migration devant Ngor!). Les mouvements de Puffins majeurs suivis par satellite depuis les sites de reproduction de l’Hémisphère Sud vers l’Atlantique Nord ainsi que leurs stratégies de nourrissage au cours de leur migration sont discutés. La faim est proposée comme cause probable de la mort des oiseaux échoués.

Nous avons également pu contribuer des données récentes obtenues à Ngor à deux autres articles récents traitant d’observations d’oiseaux de mer en Gambie, rédigés par nos collègues gambiens Clive Barlow et Geoff Dobbs :

  • Barlow 2017. First proof of Sooty Shearwater Puffinus griseus in The Gambia, May 2012. Malimbus 39: 56-58 [Première preuve pour le Puffin fuligineux en Gambie, en mai 2012]
  • Barlow & Dobbs 2019. New observations of five species of pelagic seabirds in The Gambia in early 2018, with information from previous years. Malimbus 41: 32-40 [Nouvelles observations de cinq espèces d’oiseaux de mer en janvier-février 2018 en Gambie].
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Great Shearwater / Puffin majeur, Ngor, Nov. 2017 (BP)

 

  • Le Grèbe castagneux, aujourd’hui une espèce reproductrice résidente en Gambie, avec une aire de reproduction au Sénégal étendue: Barlow, Piot & Bargain 2018. Little Grebe Tachybaptus ruficollis now a breeding resident in The Gambia, with an expanded breeding range in Senegal. Malimbus 40: 47-54.

Nous rapportons ici l’historique du Grèbe castagneux en Gambie et au Sénégal, en fournissant des données nouvelles sur la reproduction et de nouveaux sites de nidification depuis 2001. L’utilisation de plans d’eau artificiels en tant que sites de nidification contribue à l’extension de la saison de reproduction ainsi que de l’aire de répartition dans cette région.

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Sites de nidification du Grèbe castagneux au Sénégal et en Gambie

 

  • Taille de la population et phénologie de reproduction du Phaéton à bec rouge aux Iles de la Madeleine: Diop et al. 2019. Population Size and Breeding Phenology of Red-Billed Tropicbirds (Phaethon aethereus) on Iles de la Madeleine, Senegal. Waterbirds 42: 100-106.

La phénologie de reproduction et la répartition dans les sites de nidification des phaétons ont fait l’objet d’un suivi du 6 juin 2014 au 18 mai 2016 dans le PN des Îles de la Madeleine, avec des visites tous les 15 jours pour enregistrer les nids actifs et leur contenu. Ngoné et ses collegues trouvé jusqu’à 76 sites de nidification mais seulement 49 étaient actifs en 2014-2015 et 45 en 2015-2016. Les phaétons se reproduisent tout au long de l’année, mais le nombre de nids actifs a culminé d’octobre à janvier, ce qui peut être lié au caractère saisonnier de l’upwelling océanique. Les nids ont été regroupés dans quatre zones et leur répartition et leur occupation peuvent être liées à la direction du vent pendant le pic de reproduction saisonnier d’octobre à mai. Le succès de reproduction était généralement élevé (62,9% en 2014-2015 et 47,3% en 2015-2016) par rapport aux autres colonies se reproduisant dans des eaux moins productives. Étant donné la singularité et la petite taille de cette population, une surveillance, une gestion et une protection stricte sont nécessaires pour garantir sa viabilité.

  • Effectif exceptionnel de Vautours percnoptères observé au Sénégal en novembre 2017, avec historique et actualisation de son statut au Sénégal et en Gambie: Caucanas, Piot, Barlow & Phipps 2018. A major count of the Egyptian Vulture Neophron percnopterus in Senegal in November 2017, with notes on its history and current status in Senegal and The Gambia. Malimbus 40: 55-66.

Nous rapportons l’observation d’un groupe de 30 Percnoptères d’Egypte le 26/11/17 dans la RNC du Boundou, soit le groupe le plus important jamais documenté au Sénégal et en Gambie et l’un des plus importants pour le Sahel. En déclin rapide dans la plus grande partie de son aire de répartition, nous dressons un état des lieux des observations et données obtenues par suivi GPS depuis la première mention en 1913, et nous proposons qu’elle soit considérée comme migratrice peu fréquente ne nichant pas dans ces deux pays, étant régulière seulement dans l’extrême est du Sénégal.

  • Déclin d’une population urbaine de Vautours charognards sur 50 ans à Dakar: Mullié et al. 2017. The decline of an urban Hooded Vulture Necrosyrtes monachus population in Dakar, Senegal, over 50 years. Ostrich 88: 131-138.

A Dakar, comme dans de nombreux centres urbains de l’Afrique de l’Ouest, les Vautours charognards ont toujours été des charognards urbains caractéristiques. Le récent déclin dans d’autres parties de l’Afrique a motivé, en 2015, son inscription sur la Liste rouge de l’UICN comme espèce menacée « En danger critique d’extinction ». Comme nous l’avons déjà rapporté, nous avons mené une enquête sur son statut actuel à Dakar afin d’effectuer une comparaison avec les données disponibles depuis un demi-siècle. Une forte baisse (>85%) a été notée, la population estimée passant de 3’000 individus en 1969 à seulement 400 en 2016. Ce déclin correspond aux chutes constatées ailleurs en Afrique mais contraste avec les populations apparemment stables de la Gambie à la Guinée. Les causes probables sont 1) une urbanisation galopante entraînant une perte de sites d’alimentation et une réduction de la disponibilité de nourriture, 2) un empoisonnement accru de chiens sauvages due à une recrudescence de la rage et 3) une disparition accrue des arbres appropriés pour la nidification et le repos.

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Hooded Vulture / Vautour charognard, Technopole, June 2019 (BP)

 

  • Voies de migration de la population méditerranéenne de la Sterne voyageuse: Hamza et al. 2017. Migration flyway of the Mediterranean breeding Lesser Crested Tern Thalasseus bengalensis emigrates. Ostrich 88: 53-58.

Un programme de baguage a été mis en place de 2006 à 2012 dans les colonies de Libye, soit les seules sites en Méditerrannée. A partir d’un total de 1354 couvées baguées à l’aide de bagues métalliques et/ou couleurs, 64 ont été retrouvées le long de leur voie migratoire ou sur leur aire d’hivernage.

Cependant, les auteurs écrivent que « le Sénégal et la Gambie sont au cœur de l’aire d’hivernage, » affirmation erronée rectifiée par Dowsett & Isenmann 2018 (Wintering area of the Libyan breeding population of Lesser Crested Tern. Alauda 86: 65-68) qui démontrent que la principale zone d’hivernage se trouve en Guinée-Bissau et en Sierra Leone. Bien que quelques dizaines à quelques centaines d’oiseaux hivernent bel et bien en Sénégambie, l’essentiel des nicheurs libyens hiverne donc un peu plus au sud. Cela n’enleve cependant en rien la conclusion de Hamza et collègues, comme quoi « la conservation de cette population particulièrement localisée et menacée ne réclame pas seulement une protection des sites de reproduction mais également celle des escales migratoires et des sanctuaires d’hivernage»

Lesser Crested Tern / Sterne voyageuse

Lesser Crested Tern / Sterne voyageuse portant une bague posée en Libye, Ngor, May 2013 (P. Robinson)

 

  • Un afflux de Hiboux des marais en Afrique de l’Ouest pendant l’hiver 2017/18: Piot 2019. An influx of Short-eared Owls Asio flammeus in West Africa in winter 2017/18.  Bull. ABC 26: 206-212 [publication prévue dans le prochain numéro, en septembre].

Pendant l’automne 2017 et l’hiver 2017/18, un afflux sans précédent a eu lieu en Afrique de l’Ouest et particulièrement au Sénégal ; des observations ont également été réalisées en Gambie, en Guinée-Bissau et en Mauritanie. Entre début novembre 2017 et mi-avril 2018, 22 observations concernant au moins 24 oiseaux ont été rapportées: ceux-ci ont peut-être hiverné plus au sud que d’habitude en raison des rudes conditions hivernales en Europe de l’Ouest. Les effectifs fluctuent probablement aussi en fonction des densités d’acridiens au Sahel, où une part importante du régime alimentaire peut être constituée d’insectes. L’espèce devrait y être considérée comme un migrateur régulier et un hivernant localement peu commun en petit nombre, avec des variations interannuelles importantes. La rareté des observations dans la région est probablement due aux habitudes crépusculaires et nocturnes de l’espèce, et aussi à une présence très limitée d’observateurs.

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Short-eared Owl / Hibou des marais, Technopole, Dec. 2017 (BP)

 

  • L’étude par géolocalisateurs révèle que le Martinet unicolore des Canaries hiverne en Afrique de l’Ouest équatoriale: Norton et al. Geolocator study reveals that Canarian Plain Swifts Apus unicolor winter in equatorial West Africa. Publié sur le site de l’African Bird Club (je suppose qu’un article formel suivra; cliquez le lien pour obtenir le PDF).

Même s’il ne s’agit pas d’une étude sénégalaise, elle a toute son importance pour nous: en effet, le suivi par géolocalisateurs a montré que le Martinet unicolore hiverne dans la zone forestière de l’Afrique de l’Ouest, et que l’espèce fait partie de l’avifaune du Sénégal. C’était sans doute l’une des grandes découvertes de ces dernières années – tout comme nos Martinets horus, dont un article portant sur notre étonnante trouvaille de janvier 2018 est en cours de préparation.

En juillet 2013, 16 Martinets unicolores, espèce endémique des Canaries qu’on pensait lagement sedentaire (ailleurs, vu seulement dans les régions cotières du nord-ouest de l’Afrique), ont été équipés de géolocalisateurs dans deux colonies de reproduction sur Tenerife. (Un géolocalisateur, minuscule appareil électronique pesant moins d’un gramme, mesure l’intensité du rayonnement solaire et l’heure, et enregistre ces données pendant une année; au retour de l’oiseau, celles-ci permettent de reconstituer son itinéraire). Parmi ces 16 individus, deux ont par la suite été retrouvés dans la colonie. Les deux oiseaux ont passé la majeure partie de l’hiver dans les forêts de l’est du Libéria. Ils ont quitté la colonie en octobre et novembre respectivement, et ont parcouru au moins 2’600 km pour hiverner, passant toute la période d’hivernage jusqu’en mars-avril 2014 dans les forêts de la Haute-Guinée au Libéria, en Guinée et en Côte d’Ivoire. La route migratoire prénuptiale comprenait le passage dans plusieurs pays où l’espèce n’avait là non plus jamais encore été signalée, dont le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone. L’étude souligne l’importance de l’écosystème forestier de la Haute-Guinée pour au moins certains Martinets unicolores, les oiseaux passant plus de la moitié de l’année dans ce hotspot de biodiversité. Elle montre également qu’il devrait donc être possible d’observer cette espèce in natura au Sénégal, notamment en automne et au printemps, même si l’identification sera forcément délicate.

  • La Fauvette de Moltoni au Sénégal et en Afrique de l’Ouest: Piot & Blanc 2017. Moltoni’s Warbler Sylvia subalpina in Senegal and West Africa. Malimbus 39: 37-43.

Récemment élevée au rang d’espèce après la révision taxonomique du complexe des Fauvettes passerinettes, l’aire d’hivernage de la Fauvette de Moltoni était en grande partie inconnue. A la suite d’observations récentes au Sénégal, où sa présence a été enregistrée annuellement depuis 2013, nous avons passé en revue les observations faites en Afrique de l’Ouest : celles-ci suggèrent que l’espèce est largement répartie dans le Sahel, du Sénégal au Nigéria. Il semble que l’espèce soit plus abondante à l’est de cette zone, cependant l’aire de répartition précise et son abondance nécessitent plus de recherches, tout comme ses stratégies de mue et de migration.

  • Rose et al. 2016. Observations ornithologiques au Sénégal. Malimbus 38: 15-22.

Cinq observations d’espèces rares ou peu communes sont décrites, toutes de janvier 2015, dont on peut cependant se poser la question si une publication était réellement nécessaire, car leur simple inclusion dans la rubrique des observations récentes de l’ABC aurait sans doute suffi. Quoiqu’il en soit, les auteurs relatent les observations d’un Onoré à huppe blanche dans le delta du Saloum (où l’espèce est maintenant assez régulièrement vue, à Toubacouta), d’un Hibou des marais aux Îles de la Madeleine, d’un Engoulevent du désert au Djoudj, d’un Martin-pêcheur azuré au Niokolo-Koba, et d’un Sirli du désert dans le Ndiael. La prédation d’un Héron garde-bœufs par un Aigle martial, ainsi que l’histoire de vie d’une Barge à queue noire baguée, sont également rapportées.

Black-tailed Godwits / Barges a queue noire

Dutch and English colour-rigned Black-tailed Godwits / Barges à queue noire baguées aux Pays-Bas et en Angleterre, Technopole Jan. 2016 (BP)

 

Deux autres notes courtes sont également à mentionner ici, la première traitant de notre observation d’une pie-grièche hybride du lac Tanma en 2017 (Piot & Caucanas 2019. A hybrid shrike Lanius in Senegal; publication prévue dans le prochain bulletin de l’ABC), l’autre d’une observation de plusieurs Travailleurs à bec rouge à env. 100 km au large de la côte sénégalaise, soit la donnée la plus éloignée du continent jusqu’à présent (Quantrill, R. 2017. Red-billed Queleas Quelea quelea at sea off Senegal. Bull. ABC 24: 216).

Puis au moins deux articles supplémentaires traitant du statut et de la distribution d’oiseaux au Sénégal sont prévues pour publication ces prochains mois, dans la revue Alauda : le premier sur les quartiers d’hiver et les voies de migration du Pouillot ibérique (Isenmann & Piot), le second sur les résultats de nos suivis 2017 et 2018 de la migration des oiseaux de mer à Ngor (première partie prévue en décembre, 2e partie en début d’année prochaine).

La troisième et dernière partie de notre petite série sur la literature ornithologique sénégalaise concernera la documentation des divers ajouts à l’avifaune du pays.

 

 

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27/1/19, journée folle au Technopole

Il y a des jours comme ça!

Après une sortie déjà bien mémorable en compagnie de Simon le 24/1, lorsque nous observons entre autres des Canards chipeaux et un siffleur – tous deux des nouvelles espèces pour le site que Simon avait trouvées la veille – puis d’un Bécasseau de Temminck, Miguel et moi avons pris le temps de bien fouiller notre local patch dimanche dernier. Arrivés à l’aube sur les lieux, nous sommes repartis cinq heures plus tard avec pas moins de 111 espèces au compteur. Pas mal du tout, si l’on considère qu’une visite typique en hiver apporte généralement 70 à 80 espèces. De plus, la journée a été exceptionnelle aussi bien point de vue quantité – il devait y avoir facilement 4’000 oiseaux au Technopole ce jour-là – qu’en termes de qualité, avec plusieurs oiseaux rares et tout à fait inattendus.

Voici donc, in order of appearance, une sélection d’espèces rencontrées:

  • Tourtelette d’Abyssinie (Black-billed Wood Dove): un juv. dans le coin nord-est du site était une petite surprise, cet oiseau n’ayant apparemment jamais encore été signalé auparavant au Technopole. En même temps, une Tourterelle vineuse (Vinaceous Dove) chantait dans le cordon boisé juste derrière: espèce numéro 233 pour le site!
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Black-billed Wood Dove / Tourtelette d’Abyssinie juv.

 

  • Hibou des marais (Short-eared Owl): on pensait qu’ils ne reviendraient pas un deuxième hiver de suite, mais les revoilà! Au moins deux de ces hiboux qui nous avaient gracié de leur présence l’hiver dernier, alors qu’un afflux important se déroulait en Afrique occidentale, étaient de nouveau présents sur leur dortoir favori dans un groupe d’acacias. Ils y avaient déjà été répéres fin décembre par deux observateurs, donc tout indique qu’ils resteront encore jusqu’à fin mars ou début avril avant de repartir pour nicher en Europe.

 

  • Bécasseau de Temminck (Temminck’s Stint): déjà vu le 24/1, il ne nous a pas fallu beaucoup de temps pour le retrouver dans le même secteur, se nourrissant en compagnie d’autre bécasseaux. Du coup, nous avons pu observer en cette seule matinée tous les Calidris réguliers du pays: Bécasseau maubèche, cocorli, variable, minute et sanderling – pas mal, non? De plus, ce n’est apparemment que la deuxième obs du Temminck au Technopole, la précédente datant de mai 2015. A peine visibles sur la photo, les pattes jaunâtres en combinaison avec le dessus et la poitrine bruns uniformes sont typiques de ce petit bécasseau, trop souvent confondu avec le Minute. Il est ici tout à fait en marge de son aire de répartition régulière, étant bien plus commun en Afrique de l’Est (au Sénégal, il semble hiverner en petit nombre dans le bas-delta notamment).
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Temminck’s Stint / Bécasseau de Temminck

 

  • Chevalier à pattes jaunes (Lesser Yellowlegs): alors que je cherchais à mieux observer un pluvier posé parmi les nombreux Grand Gravelots (c’était un argenté…) je vois un chevalier suspect tout près de la piste, se nourrissant activement dans la vase: bec sombre assez court à base légèrement jaune, dessus gris-brun uni, dessous blanc, croupion blanc, et surtout: des pattes jaunes flashant… encore un Tringa flavipes! Serait-ce le même que celui vu l’hiver dernier en février, peut-être même l’oiseau déjà vu en août 2015 et janvier 2016, voire également à Yene en novembre 2017?? En tout cas cette régularité d’observations est intriguante. Comme pour les bécasseaux, nous avons pu observer ce jour tous les chevaliers réguliers au Sénégal, car en plus des habituels des lieux il y avait également deux ou trois Chevaliers arlequins, peu communs ici (Spotted Redshank). En plus de quelques photos relativement nettes pour une fois, on a même réussi à faire un enregistrement de son cri, à écouter ici.
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Lesser Yellowlegs / Chevalier à pattes jaunes

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Lesser Yellowlegs / Chevalier à pattes jaunes

 

  • Goéland de la Baltique (Baltic Gull): probablement la plus grosse surprise du jour, on a été bien étonnés de voir un adulte on ne peut plus typique de cette sous-espèce nominale du Goéland brun: en comparaison directe avec ce dernier, notre oiseau s’en distinguait nettement par sa taille plus petite (sans doute s’agissait-il d’une femelle), son manteau très sombre, presque noir même, et surtout une projection primaire importante lui conférant un aspect bien plus élégant et plus allongé (un peu comme un Pluvier bronzé comparé au Pluvier argenté!). En vol, les ailes longues et plutôt étroites, avec très peu de blanc au bout des primaires externes, étaient frappantes. Malheureusement après un envol général l’oiseau n’a pas été revu, donc pas de photos à l’appui… Notre première obs au Sénégal, ce taxon est néanmoins connu pour hiverner en effectifs très modestes sur les côtes d’Afrique de l’Ouest (quelques individus? pas sûr même que ce soit un visiteur annuel). Sa présence ici, loin de ses quartiers d’hiver réguliers en Afrique de l’Est et l’ocean indien, a été confirmée grace à quelques lectures de bagues notamment en Gambie. Egalement présent dans le tas de centaines de goélands, au moins un Goéland leucophée (Yellow-legged Gull) de 1er hiver, un individu au manteau très clair.

 

  • Mouette mélanocéphale (Mediterranean Gull): une dizaine d’oiseaux au moins, soit un peu plus que d’habitude. Comme toujours, l’essentiel des effectifs hivernants est composé d’oiseaux de premier hiver. Pas vu d’oiseaux bagués cette fois-ci, mais on vient de me signaler – merci Renaud – que “RV2L” vu l’hiver dernier a été observé il y a tout juste quelques jours au Portugal.

 

  • Canard chipeau (Gadwall): les trois individus trouvés par Simon le 23/1 étaient toujours présents, bien que pas forcément faciles à répérer dans le tas d’anatidés, bien plus compact que quelques jours plus tôt: avec près de 400 Souchets et autant de Sarcelles d’été, cela fait du monde à fouiller… Il s’agit a priori de la première donnée sur la péninsule du Cap-Vert de cet hivernant rare au Sénégal, dont les quelques observations proviennent sauf erreur toutes du bas-delta. On n’a pas vu la femelle de Canard siffleur (Wigeon) cette fois alors qu’elle était assez bien visible les 23-24/1; là aussi il s’agirait d’une première pour le Technopole. Cela fait donc pas moins de 4 ajouts à la liste, et cela en moins d’une semaine.
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Gadwall / Canard chipeau

 

  • Mouette de Franklin (Franklin’s Gull): encore une obs de ce laridé néarctique! C’est presque devenu banal ici… Un peu loin comme souvent, au repos dans un groupe de Goélands railleurs et Mouette rieuses – bien nombreuses ce jour – j’ai tout de même fait une photo-preuve où l’oiseau, au manteau gris sombre et au capuchon déjà en grande partie noir, est tout juste reconnaissable au milieu du groupe. Entre la photo du Temminck et celle-ci, je ne sais pas laquelle gagnera au concours de la photo la plus pourrie du jour…
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Franklin’s Gull / Mouette de Franklin

 

Pour le reste, voir notre checklist eBird (merci Miguel!)

Une fois de plus, le Technopole confirme sa position de haut-lieu de l’ornithologie sénégalaise, et de hotspot urbain tout à fait exceptionnel. A voir ce que nous apporteront les prochaines visites!

 

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White-rumped Seedeater / Serin à croupion blanc

 

 

 

 

 

Baird’s Sandpiper – Second Record for Senegal

This post – including its title – was modified on 8/4 after we found what is supposed to be the same bird, and re-identified it as Baird’s Sandpiper rather than White-rumped. 

Last Sunday (25/3), during a routine Technopole visit with Miguel and Antonio, we picked up an odd looking sandpiper among a group of Common Ringed Plovers. Slightly yet noticeable larger than the numerous Little Stints that are currently present, it mainly stood out by its peculiar elongated shape, due to its long wings projecting well beyond the tail tip: could it be a Baird’s or White-rumped Sandpiper?

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Spot the intruder

 

Adrenaline levels rising fast, we quickly tried to get some pictures while studying the bird. When it moved next to a Little Stint, we could clearly see that this was not just another oddly shaped Little Stint but something different, and that it could only be one of those two American waders. It was closer in size to Common Ringed Plover, appearing intermediate between Little Stint and Dunlin. The bird was actively feeding now, probing for food in the mud, and we could see the moderately long and clearly down-curved bill (longer than Little Stint, but shorter than Dunlin), a faintly streaked breast, white underparts, brown-grey upperparts with some new scapulars in an otherwise seemingly very worn plumage. And then that elongated body shape combined with short black legs giving it a silhouette and posture unlike any other calidrids I’d seen thus far.

Then it took off – maybe because of yet another Peregrine blitz – and even though views were brief and quite distant, we each thought that we saw that the rump was mostly white (in fact it’s the uppertail coverts, but “White-uppertailcovered Sandpiper” somehow doesn’t sound quite right). This clinched the id for us even though none of use were fully familiar with the subtle differences between Baird’s and White-rumped, other than the difference in uppertail / rump pattern. I found what was most likely the same bird again on 8/4 (after not seeing it on two previous visits), and this time got much better views including of the rump in flight, which was not white at all: Baird’s Sandpiper!! So not a White-rumped after all… It just shows how one false impression in the field can lead to wrong conclusions, and that you should not take our id’s for granted! And that we still have lots to learn. It also explains why we were confused and felt that the bird looked more like Baird’s, but given that we thought we saw a white rump we could only announce it as a fuscicollis… Maybe when we saw the bird flying, rather in the distance, we were in fact somehow looking at a Curlew Sandpiper.

The distant pictures that follow show an overall fairly brown sandpiper with a diffuse yet clearly demarcated breast band and otherwise white underparts, a feature that actually fits Baird’s more than White-rumped. However, the pictures may be somewhat misleading as the impression in the field was of a slightly paler and colder-toned bird with less uniform plumage – for instance, the upper breast was finely streaked, incl. on the upper flanks. Some mantle feathers had already moulted and the crown was very finely streaked. That said, it appears that White-rumpeds in winter can have quite a bit of variation, some birds being browner overall and (almost) lacking any streaks on the flanks that are otherwise considered to be typical of the species – we found pictures of a few such birds online, e.g. here (IBC) as well as in this useful series of Baird’s and White-rumped from their wintering grounds in Argentina (beware though of the second Baird’s picture, which I think is actually a White-rumped Sand’). We suspect that this was a first-winter bird starting to moult into its first summer plumage, though without better pictures we can’t rule out that it was a full adult.

The bill shape appears subtly different from one picture to another, but the first photograph is probably the most accurate: fairly thick at the base and slightly curved. This fits Baird’s quite well, though many birds appear to have a more straight bill than this one (another reason why we were lead to believe it was White-rumped!).

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Baird’s Sandpiper / Bécasseau de Baird

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Baird’s Sandpiper / Bécasseau de Baird

 

The long wings, crossed like scissors, are quite well visible on this picture, as is the overall “flat” appearance of the species. The whitish supercilium extends well beyond the eye, a pro-fuscicollis feature, but apparently still ok for Baird’s. One may expect the primary projection to be longer, but there again there seems to be quite a bit of individual variation.

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Baird’s Sandpiper / Bécasseau de Baird

 

Unfortunately, the rump can’t quite be seen in this picture:

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A useful discussion on separation of Baird’s and White-rumped Sandpipers, even if it mainly focuses on birds in summer and autumn when most likely to show up in the UK, is to be found here. The European and North American field guides were surprisingly unhelpful when it comes to describing the variation in winter plumage of both species. I thus turned to Faansie Peacock’s excellent field guide to the Waders of Southern Africa, which provides a more relevant Southern Hemisphere perspective on wader identification. Along with the author’s other publications (LBJs, Pipits of Southern Africa) this easily ranks among the finest bird guides that are currently available¹. Let’s just hope that ornithodippiasis doesn’t get the better of him and that he can author many more books.

Anyway.

We moved to the main track as we were hoping to relocate our sandpiper given that it seemingly had landed in the area. After careful scrutiny of the numerous Little Stints, Curlew Sandpipers and Common Ringed Plovers (and finding a Buff-breasted Sandpiper in the process!), we ended up seeing it just as we were about to give up. Even worse pictures followed (distance, heat haze are the usual excuses) and the bird settled down to sleep, so we eventually moved on as we still wanted to check the other side of the main lake (where we saw Short-eared Owl and Copper Sunbird; other good birds at Technopole included an imm. Yellow-billed Stork, African Spoonbill, and Mediterranean Gull).

Here’s a picture from this morning 8/4, where the bill appears less curved and thinner at the end, and it clearly is all black (which all fits Baird’s perfectly):

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Baird’s Sandpiper / Bécasseau de Baird

Baird’s is a rare vagrant to Africa, with just a single claim from Senegal (Dec. 1965 in or near the Djoudj, as per Borrow & Demey, but I could not find the original reference so far), one from The Gambia (Nov. 1976), plus a record from November 1987 in Nouakchott but which was not retained by Isenmann et al. As such it seems that our bird is the first record for the subregion.

White-rumped Sandpiper is equally rare, with most continental records from South Africa during winter. In West Africa, there appear to be just a handful of records: one from Cote d’Ivoire (Oct.-Nov. 1988), and two from Ghana (Dec. 1985 & 2012). Given that it’s relatively frequent in Western Europe in autumn, and that in the Cape Verde and other East Atlantic islands the species is also quite regular, surely they must be pretty much annual visitors to West Africa. More generally, one can only speculate how many American and other vagrants truly pass through Senegal each year.

Both species are long-distance migrants, breeding in the Nearctic tundra, and spending the winter in South America.

The same goes for the Buff-breasted Sandpiper; this bird was likely one of the two that were seen on most visits between 13/1 and 19/2, but then again it may also have been a new bird that was just passing through.

 

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Buff-breasted Sandpiper / Bécasseau rousset

 

So now we just need to find a proper Calidris fuscicollis, and finally add it to the national list.

In fact, how many bird species have been sighted in Senegal thus far? We’ll try to answer that question in a future blog post!

 

¹ Peacock, F. 2016. Chamberlain’s Waders. The Definitive Guide to Southern Africa’s Shorebirds. 256 p., Pavo Publishing. See the author’s website for more info. 

 

L’année ornithologique sénégalaise 2017 / Year in review

Comme cela semble une tradition chez les bloggeurs, je me suis pris au jeu de faire une petite revue de l’année 2017, ornithologiquement parlant bien sûr. On parlera évidemment des vraies raretés, mais aussi de l’exploration de quelques coins peu connus, des données de nidification et d’extension d’aire, et j’en passe. Pas facile en tout cas de résumer les points forts de ces douze derniers mois, non seulement parce qu’il y en a pas mal, mais aussi du fait que pour beaucoup d’espèces le statut réel au Sénégal reste encore à préciser: répartition, phénologie, statut et tendances. Difficile aussi de couvrir un pays entier quand on n’est que 3-4 ornithologues réellement actifs à y résider!! Il manque certainement des obs importantes dans ma synthèse – qui sera forcément incomplète – donc si vous avez des compléments ou des corrections je les ajoute volontiers.

D’abord les grosses raretés:

Ensuite, quelques autres migrateurs rares – Rare migrants:

  • Le Puffin majeur est vu à Ngor le 25/5 (2 inds.), une rare donnée “printanière”, alors qu’un passage important – et étonnant par la date – a lieu début décembre. Great Shearwater: two at Ngor on 25/5 were apparently the first May record, while a strong passage was noted early December. 
  • Un Grand Cormoran de la ssp. maroccanus était lui aussi à Ngor, sur les enrochements, les 2 et 15/12. Great Cormorant at Ngor in December. 
  • Plusieurs Bondrées apivores sont notées entre le 9/10 et le 5/11, avec un autre même à fin décembre, alors que c’est une espèce apparemment rarement vue, en tout cas dans l’ouest du pays: Dakar, Toubacouta, Guéréo/Somone et Popenguine. Several Honey Buzzards in October and early November between Dakar and the Saloum, with another bird at Somone in late December. 
  • Deux Aigles de Bonelli sont vus dans la région des Trois-Marigots en novembre-décembre, où un imm. était déjà présent en fevrier, confirmant ainsi la présence régulière en très petit nombre dans le nord-ouest du pays. Ornithondar continue avec les rapaces, sous la forme d’un Vautour percnoptère noté le 25/12, espèce qui a aussi vu des effectifs importants dans le Boundou en fin d’année. Two Bonelli’s Eagles and an Egyptian Vulture near Saint-Louis.
  • Deux petits rallidés peu vus au Senegal ensuite: la Marouette poussin surtout, trouvée à Boundou les 4-5/11, mais aussi celle de Baillon au Djoudj (7/2) à la STEP de Saint-Louis (25/12), qui pourraient bien concerner un hivernant ou un oiseau de passage et non un local. Two little marsh skulkers that are rarely reported from Senegal, though they are probably quite frequent on migration, are Little Crake at Boundou, and Baillon’s Crake near Saint-Louis.
  • Plusieurs espèces peu fréquentes dans la région de Dakar sont vues pour la première fois au Technopole: Goéland dominicain, Flamant nain, Phalarope à bec large, Bengali zebré, Souimanga pygmée, Rolle violet, Hibou des marais, Pouillot ibérique. Egalement un Bec-en-ciseaux le 4/6 et une Sarcelle d’hiver le 9/11, avec d’autres migrateurs peu fréquents comme le Goéland leucophée et la Bécassine sourde à l’appui. A number of scarce species in the Dakar region were reported for the first time from Technopole: Kelp Gull, Lesser Flamingo, Grey Phalarope, Zebra Waxbill, Pygmy Sunbird, Broad-billed Roller, Short-eared Owl, Iberian Chiffchaff. Also African Skimmer and a Eurasian Teal, while other uncommon migrants seen at the site include Jack Snipe, Yellow-legged Gull.
  • Le 29/10, un Blongios de Sturm est à la lagune de Yène, endroit par ailleurs très fréquenté cet automne par les canards et limicoles. A Dwarf Bittern, along with good numbers of ducks and waders, was seen at Yene lagoon.
  • Un Martinet à ventre blanc est vu le 13/10 à Boundou, et le 13/11 il y en avait deux à Popenguine, où jusqu’à neuf Hirondelles de rochers étaient présentes en novembre-décembre. Alpine Swift at Boundou and at Popenguine, where up to nine Crag Martins were seen in Nov.-Dec.
  • L’Hypolais pâle, un hivernant probablement régulier mais rarement détecté au Sénégal, était à Palmarin le 19/2, alors que deux oiseaux sont identifiés le 28/12 près de Guéréo (dans la même zone qu’en mars 2016 – une coïncidence?). Eastern Olivaceous Warbler – probably regular, but very rarely detected. One was at Palmarin on 19/2, while two birds were at Guereo (Somone) on 28/12 (where one was seen in the same area in March 2016 – a coincidence?)
  • Une Pie-grièche isabelle est signalée près de Gossas (vers Ouadiour) le 28/11. Isabelline Shrike near Gossas on 28/11. 
  • Un hybride Pie-grièche à tête rousse x écorcheur le 26/8 au Lac Tanma était une première non seulement pour le pays mais apparemment aussi pour le continent africain. Hybrid Woodchat x Red-backed Shrike at Lac Tanma, apparently a first such record for Africa.
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Baillon’s Crake / Marouette de Baillon

Woodchat x Red-backed Shrike / Pie-grieche a tete rousse x ecorcheur

Woodchat x Red-backed Shrike / Pie-grieche à tête rousse x ecorcheur

Quelques autres observations intéressantes: effectifs records, nouvelles donnes sur la répartition – Other sightings: record numbers and new range data

  • Parmi les autres “premières” pour la réserve naturelle communautaire du Boundou se trouvent bon nombre de migrateurs paléarctiques comme la Spatule blanche (Eur. Spoonbill) ou le Becasseau cocorli (Curlew Sandpiper) et même un Fuligule nyroca (4-5/11; Ferruginous Duck), mais aussi quelques africains, migrateurs (Blongios de Sturm, Least Bittern), erratiques (Courvite à ailes bronzées, Bronze-winged Courser) et résidents (Gladiateur de Blanchot, Grey-headed Bush-shrikeBruant à ventre jaune, Brown-rumped Bunting).
  • Le Puffin du Cap-Vert est présent en fin d’hiver au large de Dakar, comme d’habitude, mais un effectif important est noté le 18/4 lorsque pas moins de 5’500 oiseaux se nourrissent devant Ngor. Cape Verde Shearwater: a max. of ca. 5,500 birds were feeding off Ngor on 18/4.
  • L’observation d’un Phaéton à bec rouge adulte sur l’Ile aux Oiseaux de la Langue de Barbarie les 7-12/4 était pour le moins insolite. Red-billed Tropicbird on the Langue de Barbarie’s “Bird Island” on 7-12/4.
  • Un Ibis hagedash survole la maison aux Almadies, Dakar, le 23/8, alors que l’espèce semble toujours présente sur la Petite Côte avec plusieurs observations en octobre. Hadada Ibis: one on 23/8 flying over Almadies, Dakar, and several observations at Somone and Saly. 
  • Le Marabout d’Afrique est vu aux Trois-Marigots (14/4), soit dans une région du pays où l’espèce est maintenant très rare semble-t-il. Marabou Stork at Trois-Marigots. 
  • Un Aigle huppard adulte a survolé le Lac Tanma tout en criant, le 1/10, donc hors de son aire regulière dans le pays. A Long-crested Eagle flew over Lac Tanma while calling, away from its regular range in Senegal
  • L’effectif d’environ 300 Foulques macroules le 16/5 à Ross-Bethio (près du Djoudj) est surprenant à cette période de l’année. A Dakar, il y en a eu deux au Lac Mbeubeusse le 7/10 et autant à Yène-Todé les 21-29/10. Around 300 Eurasian Coots were at Ross-Bethio on 16/5, a high count especially at this time of the year; in the Dakar region, two records of two birds. 
  • Un Trogon narina est de nouveau observé dans la réserve naturelle de Dindéfello (16/2), soit le seul site d’où l’espèce est actuellement connue, suite à sa découverte en 2010. J’allais aussi ajouter deux Bulbuls à queue rousse signalés dans la forêt de galerie au même endroit (3/2) et publiés dans le Bulletin de l’ABC, mais à en lire le rapport de voyage des observateurs on constate que l’identification est loin d’être certaine. Narina’s Trogon was seen again at Dindéfello, the only site in Senegal where the species, which was first recorded here in 2010, occurs. Two Leafloves were reported from the gallery forest here, but it seems that identification is far from certain despite being published in the ABC Bulletin.
  • Le Moineau domestique est maintenant bien implanté à Tambacounda semble-t-il, et l’espèce est vue pour la première fois au Boundou: l’expansion continue! House Sparrow now well established in Tambacounda and reported for the first time at Boundou. 
  • A Lompoul, le Petit Moineau est vu début janvier puis de nouveau confirmé à la fin de l’année, avec plusieurs oiseaux dont des chanteurs, bouchant ainsi un trou dans l’aire de répartition connue. Bush Petronia was found early January and confirmed again at the end of the year, thus filling a gap in the known distribution range.
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Cape Verde Shearwater / Puffin du Cap-Vert

Quelques donnees de nidification intéressantes – Interesting breeding records:

  • Le Canard à bosse a de nouveau niché au Lac Tanma (f. avec 12 canetons le 1/10); le Dendrocygne veuf a niché au même endroit et à la lagune de Yène. Knob-billed Duck noted breeding again at Lac Tanma, where also White-faced Whistling Duck, which also bred at Yene. 
  • Pas encore de nidification, mais des observations intriguantes de plusieurs Fous bruns dont des couples visiblement formés et montrant un comportement territorial, aux Iles de la Madeleine en avril-mai surtout – à suivre! Au même endroit, 5-6 couples de Sternes bridées étaient présents en juinBrown Boobies showing signs of breeding behaviour (but no confirmed breeding) at Iles de la Madeleine, where 5-6 pairs of Bridled Tern were present in June.
  • La nidification de la Gallinule poule-d’eau est confirmée au Technopole, tout comme celle – déjà constatée dans le passé – de la Talève d’Afrique. Moorhen confirmed breeding at Technopole, where African Swamphen was also seen breeding once again. 
  • Les Echasses blanches ont eu une très bonne année au Technopole, alors que la nidification a été attestée de nouveau dans le Djoudj. Black-winged Stilts had a bumper year at Technopole, while breeding was noted in the Djoudj. 
  • Toujours pas de preuve de nidification (faute d’avoir investi le temps qu’il faudrait!), mais les Tourterelles turques du parc de Hann sont toujours présentes – avis aux amateurs! Still no proof of breeding, but the small population of Eurasian Collared Doves in Dakar is still around. 
  • Un jeune Coucou jacobin vu en octobre près de la Somone constitue une rare donnée de nidification certaine (voire la première?) pour le pays. Un autre juvenile est vu à Patako début novembre Jacobin Cuckoo fledgling near Somone. 
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Bridled Tern / Sterne bridee

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Jacobin Cuckoo / Coucou jacobin

Et enfin, parlons un peu des coins peu connus ou peu explorés – Little explored areas:

  • L’un de ces sites est la forêt de Pout près de Thiès, que nous avons visitée en juin (Circaète brun, Pintade de Numidie, Oedicnème tachard, etc.), et plus encore la forêt de Patako près de Toubacouta, explorée par Miguel en novembre.
  • En Casamance, nous avons pu faire des observations à Kolda en mai, avec observations entre autres du Grébifoulque et du Rale perlé, deux especes rarement notées en Casamance même si elles doivent y être régulières. Egalement en Casamance, on a pu voir des Faucons crécerellettes et un Busard pâle en migration active près de Cap-Skirring, alors qu’à Diembering on a pu confirmer p.ex. la présence de l’Apalis à gorge jaune (+ Phyllanthe capucin et quelques autres spécialités forestières à l’écoparc). Gabriel de son côté a pu visiter la région de Vélingara, avec notamment l’observation d’un Bihoreau à dos blanc. African Finfoot & White-spotted Flufftail at Kolda in Casamance. There appear to be very few, if any, recent records from Casamance even though the species is likely to be widespread. Also in Casamance: Cap Skirring – Lesser Kestrel and Pallid Harrier; ecoparc near Diembering: Yellow-throated Apalis, Capuchin Babbler, etc. Also a White-backed Night-Heron near Velingara. 
  • Quelques visites dans la steppe, les dunes et les niayes près du Lac Rose, trop peu visitées par les ornithos, ont produit des observations d’hivernants peu courants à cette latitude, comme l’Alouette calandrelle, le Traquet isabelle, ou encore le Traquet oreillard A few visits to the steppe, dunes and niayes near Lac Rose, rarely visited by birders, yielded several interesting records of winter visitors that are reputed to be mostly restricted to northern Senegal: Greater Short-toed Lark, Isabelline Wheatear, Black-eared Wheatear.
  • Enfin, en 2017 nous avons pu mener ce qui doit être le premier suivi systématique sur l’ensemble de la saison de migration d’automne des oiseaux de mer, devant Dakar. Les faits marquants comprennent notamment un effectif record de Mouettes de Sabine, un passage impressionnant de Puffins cendrés et de Scopoli, un Puffin de Boyd et un Puffin des Baléares, et bien plus encore – résumé complet iciLast but not least, in 2017 we conducted what was the first extensive seabird migration monitoring effort in Senegal (and more generally in West Africa it seems), with regular observations made from the mainland at Ngor between the end of July and the end of December. Highlights included a record number of Sabine’s Gulls, strong passage of Cory’s and Scopoli’s Shearwater, a Boyd’s Shearwater, a Balearic Shearwater, and much more. 
African Finfoot / Grebifoulque

African Finfoot / Grebifoulque

Que nous apportera 2018? Dans tous les cas, avec un nouvel ajout à la liste nationale des le 1er janvier, l’année a bien commencé!

 

 

 

Le PNOD, le PNLB, la RNICS & la RNP en images

Si vous arrivez à déchiffrer les acronymes du titre, alors chapeau! Faute d’un meilleur intitulé pour ce billet, et faute de temps pour écrire un long article sur tout ce qu’on a pu voir ces huit derniers jours, je vous présente ici quelques images prises lors de notre virée dans le Djoudj (le PNOD – parc national des oiseaux du Djoudj), le PN de la Langue de Barbarie (PNLB), la réserve naturelle d’intérêt communautaire de la Somone (RNCIS), et la réserve de Popenguine (RNP). Huit jours a se ressourcer en pleine nature, en agréable compagnie de nos amis Jan, Maria, Kajsa et Marnix venus découvrir le Sénégal – le bonheur.

PNOD

A commencer par ces Courvites isabelles vus vers le Grand Mirador du PNOD, trouvés par l’excellent guide Vieux Ngom (qui en passant salue toute l’équipe de Genevois!), dans une atmosphère poussiéreuse comme je l’ai rarement vue. Les courvites aussi j’en avais rarement vus, même jamais en fait! Belle coche donc pour commencer les vacances de fin d’année, d’une espèce régulière dans le nord du pays mais qui jusqu’ici m’avait toujours échappée, ici comme ailleurs d’ailleurs.

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Cream-coloured Courser / Courvite isabelle

Voici pour vous faire une idée des conditions météo, qui se résument tout simplement en “vent + froid + sable + poussière”, mais que notre ami d’Ornithondar a très bien expliqué ici. Jamais eu aussi froid au Sénégal… A peine 15 degrés au petit matin… suffisamment peu pour justifier au moins trois couches pour sortir.

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Aussi vus dans le Djoudj, dans le désordre: les habituelles Grues couronnées, une ou deux Talèves d’Allen, deux couples d’Anserelles naines, Sarcelles d’hiverPie-grièches méridionales, Glaréoles à collier, Tarier d’Afrique, Prinia aquatiquePygargue vocifère, Fauvette orphée, Alouettes calandrelles, et j’en passe. (Pygmy-Goose, Common Teal, Southern Grey Shrike, Collared Pratincole, African Stonechat, River Prinia, African Fish Eagle, Orphean Warbler, Short-toed Lark). Par contre peu de canards et très mauvaise visibilité sur le Grand Lac, mais Jean-Louis et Maha ont tout de même eu quelques Sarcelles marbrées deux jours plus tard, tout comme l’Outarde arabe et plein d’autres choses (Marbled Teal, Arabian Bustard).

Mais aussi Loup africain, Phacochères à volonté, un Crocodile du Nil, et pas moins de trois Pythons de Seba pour le grand bonheur de tout le monde mais peut-être surtout pour mes amis Jean-Louis et Maha, à peine arrivés au Sénégal.

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Warthog / Phaco

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African Rock Python / Python de Seba

PNLB

Passons maintenant au PNLB, ou l’on a passe deux nuits dans notre lodge favori au Senegal: le Zebrabar, niche entre lagunes et ocean, un petit havre de paix qui invite à la relaxation et au far niente… si ce n’était pour tous les oiseaux qu’il y a à découvrir! Même le jour de Noël on ne chôme pas, bien au contraire: en fin de matinee je passe d’abord à la STEP de St. Louis qui comme toujours grouille d’oiseaux, dont le Prinia aquatique, la Rousserolle des canes, plusieurs centaines de Dendrocygnes veufs et fauves tout comme quelques Canards souchets, et une bonne diversité de limicoles (River Prinia, Greater Swamp Warbler, White-faced & Fulvous Whistling-Ducks, Northern Shoveler). Mais surtout, je tombe sur une belle surprise sous la forme d’une Marouette de Baillon que je lève en bordure du sentier entre les deux plans d’eau principaux. Et que j’aurai ensuite le plaisir d’observer et de photographier pendant plus d’une demie heure – quel bonheur! Seulement ma deuxième obs de l’espèce, mais bien meilleure que la première, il y a près de 10 ans aux Pays-Bas.

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Baillon’s Crake / Marouette de Baillon

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Baillon’s Crake / Marouette de Baillon

Au retour de la STEP, brève escale au bord de la piste qui mène au Niokobokk: une Pie-grièche mériodionale (ou doit-on dire Pie-grièche du désert maintenant? voir cet article sur Ornithondar). J’essaierai de revenir sur la question des (sous-)espèces en 2018…

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Southern Grey Shrike / Pie-grieche méridionale

En fin d’après-midi, je pars dans la plaine et la brousse derrière Mouit, là où j’avais eu entre autres Outarde de Savile, Coucou-geai, Oedicnème tacheté et cie. lors de mes précédentes visites. Parcourant la steppe à la recherche de fauvettes (le site me semble idéal pour la Fauvette à lunettes notamment) ou autres pipits, je tombe sur ce Hibou des marais – le sixième au moins depuis début novembre au Sénégal, confirmant ainsi le petit (?) afflux qui a visiblement lieu encore en ce moment. Combien passent inaperçus? J’ai donc une fois de plus dû mettre à jour l’article que j’y avais consacré il y a quelques semaines, avec l’image en plus et quelques obs supplémentaires (dont une de la lagune de Somone).

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Short-eared Owl / Hibou des marais

Ci-dessous le biotope:

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RNICS

Ensuite, après un crochet par Lompoul (Outarde de Savile, Oedicneme tacheté, Petit Moineau, Guêpier d’Orient et j’en passe; Savile’s Bustard, Spotted Thick-knee, Bush Petronia, Little Green Bee-eater), on pose les valises au Dalaal Diam près de la lagune de Somone.

Là, j’en profite pour retourner dans mon coin à Engoulevents à balanciers: rien vu! Ils ont dû repartir sous d’autres cieux. Curieusement, comme en octobre, une Bondrée (Honey Buzzard) me passe par-dessus la tête en filant vers le sud. Vu le plumage c’était un autre individu qu’en octobre, un jeune individu assez roux. Et à la place des Petits-ducs africains, cette fois ce sont au moins deux Chevêchettes perlées (Pearl-spotted Owlet) qui se font entendre de nuit (et parfois de jour) dans le jardin du lodge. Une Cigogne noire (Black Stork) survole le site, un Busard cendré chasse en bordure de la lagune, des centaines de Moineaux dorés du Soudan se mêlent aux Travailleurs a bec rouge et autres tisserins. Et curieusement toujours, je trouve deux Hypolaïs pâles (Eastern Olivaceous Warbler) non loin de la zone où j’avais déjà observé cette espèce peu connue en Sénégambie, en mars 2016. Hiverneraient-ils dans le secteur? Les deux oiseaux évoluaient ensemble et étaient peut-être en couple, à moins qu’il ne s’agisse de deux mâles se disputant un buisson stratégique… Quoiqu’il en soit, l’identification était relativement simple car les deux oiseaux hochaient activement la queue tout en ouvrant les ailes vers le bas, et la structure (notamment le bec plus fin) et les critères du plumage concordent; le chant semblait aussi assez différent de l’Hypolaïs obscure – je dois encore traiter et analyser les quelques prises de son, qui je l’espère ne seront pas trop affectés par le vent.

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Eastern Olivaceous Warbler / Hypolaïs pâle

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Eastern Olivaceous Warbler / Hypolaïs pâle

RNP

Point de photos de Popenguine à part un jeune Circaète Jean-le-Blanc (Short-toed Eagle) un peu flou, mais à signaler notamment neuf ou dix Hirondelles de rochers (Crag Martin), deux Monticoles bleus (Blue Rock Thrush), quelques discrets Bruants d’Alexander (Gosling’s Bunting), 4-5 Beaumarquets melba, 2-3 Sporopipes quadrillés (Speckle-fronted Weaver). Visite depuis Guéréo, hier matin 29/12. Au retour, on passe par le Lac Rose, ce qui permet d’ajouter le Goéland d’Audouin à la liste.

Voilà pour ce tour d’horizon, pas si rapide finalement.

Prochaine expédition: la moyenne vallée du fleuve, dans une semaine à peine. Avant cela, on va essayer de profiter des quelques jours de congés restants pour passer au Technopole, les steppes du Lac Rose ou encore la lagune de Yene.

 

 

Short-eared Owl in Senegal

An unexpected sighting of a Short-eared Owl (Hibou des marais) migrating past Ngor this morning prompted me to have a closer look at the status of this bird in Senegal, and to attempt to assemble past records and available information about its distribution. It also so happens (a coincidence?) that there were several more records in recent weeks, including one seen just yesterday in the Saloum delta, and one early November in Senegal’s Far East, at Boundou nature reserve. Today’s post will be a rather short one, without any pictures to share – unfortunately (you do get lots of references instead!). [correction! I managed to take a few pics at the end of December, so I’ve inserted them here]

This morning, towards the end of a very quiet seawatch session, I noticed an unusual bird coming in over the ocean from a north-westerly direction, maybe about a kilometer away from land. It was easily identified as a Short-eared Owl thanks to its distinctive shape and plumage: pale plumage, long wings with pale yellow “hands” and a distinctive black comma on the underwing and dark primary tips, which distinguish it from Marsh Owl. It made slow progress, turning to the south and eventually reaching Ngor island, but proceeded without landing and seemed to continue towards the Almadies area (if I’d been at home, I may have seen it from my balcony!!). Could it perhaps have crossed from the Cape Verde islands, or hopped on a ship somewhere to the north of Dakar, and took off upon seeing the Mamelles in the distance?

In summary, Short-eared Owl is a scarce but seemingly regular (and likely annual) winter visitor to Senegal. Most observations are from the north, at Djoudj and Richard-Toll, with a scattering of records from elsewhere in the country: Dakar, Popenguine, Saloum, Boundou.

The earliest available reference is of course by Morel & Morel (who else?), who report to have seen it “on several occasions” around Richard-Toll, but don’t give much other detail other than that it is mainly seen on “autumn” and “spring” passage, with a mid-winter record in January 1978. The only record away from their study site that they mention is of a specimen collected at Sangalkam in the Dakar region, not far from Lac Rose, on 3/2/76 by Blancou.

In the early nineties, Short-eared Owl was regularly observed in the Djoudj national park, with at least 20 records “between 23 October and 29 March: three singles, 1990-91; 12 records in 1991-92 (max. 6 on 10 Dec 1991); five, 1992-93 (max. 3, Jan 1993). Previously only one record was known from the Djoudj (Dupuy 1971)” Elsewhere in Senegal,  Sauvage & Rodwell add a single record of one bird at Palmarin in January 1992, but there’s also one from 27/2/91 at Popenguine which they seemingly were unaware of at the time (O. Benoist on eBird).

As is quite often the case it seems, there follows a gap in published data during the late nineties and first decade of the 21st century, and we need to fast-forward almost 20 (!) years until the next published records, listed below. All are of single birds between early November and late January.

So just seven records from 2010-2016… and now for 2017:

  • 3/11/17 in the Boundou nature reserve (T. Riviere & E. Tanguy on eBird), one of several recent additions to the reserve’s bird list
  • 6/11/17 near Palmarin (J. Hooijmeijer, T. Jager)
  • 30/11/17 at Kousmar, Kaolack (M. J. Valencia & C. Clemente on eBird)
  • 1/12/17 at Palmarin (T. de Kruif on Observado.org)
  • 2/12/17 at Ngor, actively migrating
  • 14/12/17 at Guereo, roosting under a bush near the Somone lagoon (J. Buvat on Observado.org)
  • 25/12/17 near Gandiol (south of Saint-Louis), roosting in a flood plain of the Guembeul area. See header picture and here.
  • 31/12/17 at Technopole, Dakar, bringing this autumn’s total to eight birds

 

Addenda: several more Short-eared Owls were reported in January-March 2018:

  • no less than three birds were seen near Palmarin on 22/1/18 by visiting Swiss birders C. Ruchet and Y. Menétrey,
  • on the same day (22/1), one was found dead on the N2 road near the Ndiael Fauna Reserve (Daniel & Alix Mignot)
  • one was seen on 24/1 “from our cars ‘in the middle of no-where’ north of Kaolack on the road to Louga, i.e. in the Sahel zone with scattered larger trees, by a Danish group (Hans Meltofte et al.)
  • seven (!) were at Technopole on 3/2 (E. & J. Regala Ruiz). In subsequent weeks, at least up to late March, up to six birds were regularly reported here. These are also the first February and March records it seems
  • one was at Iles de la Madeleine on 25/2 (E. & J. Regala Ruiz)
  • one in Djoudj NP on 27/2 (M. Demeulemeester on Observado.org)

That’s now 14 records of at least 22 birds, and definitely a proper influx.

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Short-eared Owl / Hibou des marais (Technopole, 31/12/17)

 

Surely there are other old (and new) records that are hidden in note books, travel reports, trip lists etc., and that were never reported to the ABC for inclusion in the Recent Reports round-up. And maybe even a few birds seen by local birders, eco-guides and park rangers but that were even less likely to have ever been reported, for lack of a proper bird records database. For instance, it has been mentioned from the Ndiael reserve (between Saint-Louis and Richard-Toll), but I didn’t find any records yet. It also turns out that the species has apparently been seen quite regularly in the Khelcom area in recent years, by Dutch researchers working on Montagu’s Harriers here. A shame though that they never reported or published their sightings.

Regardless, what stands out here is the good run of recent records, particularly this year. A coincidence, a real increase of the species, or better coverage and especially better reporting of data by observers? It’s unlikely that there is a real increase in numbers given its overall rather precarious conservation status in Europe. However, Short-eared Owl is known to have highly fluctuating population trends and tends to be a nomadic species with irruptive movements in certain areas, responding to abundance of rodents in both the breeding and wintering areas, so it certainly looks like it’s been a good year for them. Let’s see if other records resurface, or if more are seen in coming months. [note 31/12: several more birds have been seen since I originally wrote this, and one can definitely talk about a proper influx this autumn!]

What about elsewhere in West Africa?

The species is thought to be a regular winter visitor to Mauritania, where it is “recorded in small numbers on both passages (October/November and March/April)”. Isenmann et al. (2010) also mention that in winter the species is seen in open areas around wetlands and in coastal areas (northwards to the Banc d’Arguin). There are at least 12 records from Cape Verde, in August and October-March, from most islands but also including two records of birds “seen from ships at sea between the islands” (Hazevoet 2014), so these were likely of actively migrating birds, just like mine this morning at Ngor.

Short-eared Owl is thought to be a regular winter visitor along the Niger river in Mali (Lamarche 1980 even considers it “rather common” in the Delta Central) and around lake Chad in Nigeria and Chad. At the same latitude, Niger may also be part of its more or less regular range, as there are at least four known records. It is quite rare in The Gambia where there are a handful of observations, surprisingly perhaps mostly from the Upper River Division. The ABC Recent Reports mention one exception, of a bird disturbed while roosting at Pirang, close to Banjul, on 16 February 2003. Olly Fox kindly supplied two recent records from Kartong Bird Observatory, on the coast right on the border with Casamance: 30/10/15 and 24/11/17, both of singles flushed from dry grass/scrub amongst dune vegetation. At least two others were reported from The Gambia later on, including a bird again at Pirang which according to a local guide had been present in the area “most of the winter” (eBird record). The species was also reported in January or February 2018 from Guinea-Bissau for the first time – details will be added later.

Borrow & Demey show records of vagrants in Guinea and in Liberia, with one record each: a very old one from the Fouta-Djallon (Maclaud 1906, see Morel & Morel 1988, Liste des oiseaux de Guinée), while the observation in Liberia was of a bird “hunting insects every evening 18 November to 10 December 1983 on a road passing through a high grass savanna clearing at Tuzon” (Gatter 1998, Birds of Liberia). There also is one record further south, in Cameroon on 14/1/08, of what was obviously a vagrant, flushed “on a lava flow in the southern foothills of Mt Cameroon” (Riegert et al. 2008. The first record of Short-eared Owl Asio flammeus in SW Cameroon. Malimbus 30).

So let’s see if there will be more records this year – I certainly hope so, as it’s always a pleasure to see this special owl, wherever in its wide range that may be (it is indeed an extremely widespread species, with a more or less continuous breeding range throughout Eurasia, in North America, and even the Caribbean and South America).

 

ShortearedOwl_Gandiol_20171225_IMG_7228

 

Post updated several times with records supplied by Simon Cavaillès, Oliver Fox, Jos Hooijmeijer, Miguel Demeulemeester, Hans Meltofte, Edgar Ruiz and others (many thanks!)

 

 

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