Virée en Casamance: Kolda et Kafountine

Une récente visite de terrain pour le projet d’assainissement que mon ONG met en œuvre en Casamance a été l’occasion de faire un peu d’ornitho, au gré des déplacements dans les villages et du temps libre le matin et le soir autour des hôtels. Et bien sûr j’ai également noté plus ou moins méticuleusement les rapaces, rolliers et autres calaos le long des trajets en voiture, contribuant ainsi, certes de manière modeste, aux travaux d’atlas de Casamance dont on a déjà parlé à plusieurs reprises ici.
Tout d’abord de Ziguinchor à Kolda, avec escale dans la commune de Samine, puis deux nuits passées à l’hôtel Le Firdou que nous avions déjà visité en mai 2017, m’ont permis de retrouver des espèces bien sympathiques que je ne vois pas à Dakar, telles le Guêpier à gorge rouge, le Martin-chasseur géant ou encore le Grébifoulque (Red-throated Bee-eater, Giant Kingfisher, African Finfoot). Déjà vue en 2017 ici, une femelle de cette dernière espèce est vue à chaque fois, sauf le dernier matin lorsque c’est un mâle adulte qui se nourrit dans la Casamance, qui en cette fin de saison sèche n’est plus qu’un ruisseau ici. L’une des techniques de la femelle consistait à méthodiquement secouer des feuilles de nénuphars et autres débris végétaux avec le bec, visiblement afin de déranger les insectes pour aussitôt les picorer. (pour un peu plus d’infos sur le régime alimentaire de cet oiseau remarquable, voir notre note brève dans Malimbus sur l’observation d’un Grébifoulque se nourrissant sur le dos d’un hippopotame, l’an dernier à Wassadou)
Toujours au bord de la rivière, quelques espèces moins attendues sont observées, notamment ce mâle de Blongios nain qui pourrait bien nicher sur place (les tons châtains du cou et de la poitrine indiquent qu’il s’agit de la sous-espèce africaine payesii et non d’un hivernant européen attardé).
Ou encore cette Talève d’Allen, autre espèce paludicole peu connue en Casamance et dont les observations récentes se comptent sur les doigts d’une main.

Allen’s Gallinule / Talève d’Allen
Parmi les autres oiseaux vus au Firdou, citons encore le Palmiste africain, le Faucon ardoisé (couple avec comportement suggérant la présence d’un nid), le Grand Indicateur, l’Apalis à gorge jaune (première mention en Moyenne-Casamance semble-t-il), les Astrilds à queue de vinaigre et à joues orange, et cerise sur le gâteau ce couple de Gangas quadribandes qui viennent boire chaque soir au bord de la Casamance sur la rive juste en face de la terrasse, et dont j’ai même pu enregistrer les cris étonnants. (Palm-nut Vulture, Grey Kestrel, Greater Honeyguide, Yellow-breasted Apalis, Lavender & Orange-cheeked Waxbills, Four-banded Sandgrouse). Liste complète ici.
Peu d’oiseaux sont vus lors du long trajet de Kolda à Kafountine, avec escales à Sédhiou et Marsassoum pour visiter des ménages et rencontrer nos maçons et équipes locales; même les Vautours charognards étaient relativement peu nombreux ! Arrivés à Kafountine, on s’installe à l’excellent Esperanto Lodge pour trois nuits. Situé au bord de la lagune à deux pas de la plage, bien au calme quelques km au nord du village, c’est un vrai petit paradis et une base idéale pour explorer la brousse aux alentours. De plus, l’accueil y est bien chaleureux, les repas sont délicieux, et les chambres sont tout à fait agréables. Sans parler des hamacs accrochés aux palmiers dans le jardin luxuriant. Autant dire que je vous le recommande vivement ! Un séjour de de 3 ou 4 jours devrait permettre de bien explorer la zone et d’organiser des visites à la réserve ornithologique de Kalissaye ou à la héronnière de Kassel située au sud de Kafountine. Le patron Eric se fera un plaisir d’organiser les sorties. Dans le coin bibliothèque à côté du bar, une vieille copie du Serle & Morel – premier guide ornitho « moderne » pour l’Afrique de l’Ouest – avec les coches locales témoigne de l’intérêt qu’on porte ici à la nature et en particulier aux oiseaux !! Pour ma part, en quelques sorties matinales et crépusculaires j’ai pu observer 122 espèces d’oiseaux aux environs immédiats du lodge, c’est dire le potentiel de la zone.
Parmi les plus remarquables, citons les Touracos vert et violet, le Calao siffleur, le Guêpier à queue d’aronde, les Pics tacheté et cardinal, les Cisticoles siffleuses et chanteuses, l’Euplecte monseigneur, Noircaps loriots, les Gladiateurs soufré et de Blanchot, plusieurs Gobemouches drongo, Echenilleur à épaulettes rouges, des Hirondelles fanti et ainsi de suite (Guinea & Violet Turacos; Piping Hornbill, Swallow-tailed Bee-eater; Buff-spotted & Cardinal Woodpeckers; Whistling & Singing Cisticolas; Black-winged Bishop, Oriole Warbler, Grey-headed & Orange-breasted Bush-Shrikes; Northern Black Flycatcher, Fanti Saw-wing). Egalement les deux espèces de Tchitrec dont un male qui pourrait bien être un hybride mais malheureusement pas de photo… (African & Red-bellied Paradise-Flycatchers, incl. a possible hybrid)
Les Spréos améthystes, migrateurs intra-africains fraichement arrives dans la région, étaient particulièrement actifs, avec plusieurs males chanteurs mais toujours un peu loin pour des photos correctes – celle ci-dessous ne rend pas du tout le plumage éclatant de ce joli étourneau!
Côté hivernants, il ne reste plus que quelques limicoles dans le « lac » quasiment à sec, puis 2-3 Balbuzards sans doute estivants, et des Martinets noirs passant en petit nombre le long de la côte (Osprey, Common Swift). De manière plus étonnante peut-être, j’observe plusieurs Fauvettes des jardins à deux endroits dans les buissons près du lodge, sans doute au moins quatre individus différents témoignant d’un passage toujours en cours en cette deuxième décade de mai (Garden Warbler).
Nous bouclons notre boucle à Ziguinchor, non sans avoir fait une brève escapade à la forêt de Djibelor. Toujours pas réussi à voir ces fameux Gonoleks de Turati (juste entendu, comme la dernière fois…), mais nous levons un Turnix d’Andalousie dans la zone où Bruno a pu attester la nidification il y a quelques mois, et on entend très nettement le chant caractéristique du Malcoha à bec jaune, espèce très localisée au Sénégal et que je n’avais pas encore vu ici (Turati’s Boubou, Common Buttonquail, Blue Malkoha).
Si tout va bien je retournerai bientôt en Casamance, cette fois pour continuer la recherche d’espèces forestières dans la région d’Oussouye et pourquoi pas pour tenter de retrouver les Anomalospizes. Bruno a encore tout récemment trouvé un Engoulevent à épaulettes noires, Coucals à ventre blanc, l’Alèthe à huppe rousse, l’Akalat brun et j’en passe (Black-shouldered Nightjar, Black-throated Coucal, White-tailed Alethe, Brown Akalat). Et me signale que le Jabiru est toujours présent vers la héronnière de Kassel, tout comme quatre Cigognes épiscopales! (Saddlebill, Woolly-necked Stork)
Trois-Marigots: Gallinule Galore

A recent early morning visit to the Trois-Marigots area, just outside Saint Louis in the lower Senegal delta, quickly turned into a proper gallinule fest, with dozens – hundreds probably! – of rallidae: Moorhens, African Swamphens, Black Crakes, and even a few of the much hoped for Allen’s Gallinule. No crakes this time round, but all in all a pretty spectacular sight in a great setting. Below are a few images taken during our visit, all but the last one taken from the Tylla digue which crosses the second of the the Trois-Marigots. Vieux and I mainly birded a stretch of just a few hundred meters for the first couple of hours, with new birds showing up all the time.
With habitat like this, what would you expect?
Rails of course, but also African Pygmy-Goose, Purple Heron, Black Heron, Little Bittern, African Fish-Eagle, Marsh Harrier, various Acrocephalus warblers, Winding Cisticola, Zebra Waxbill, and so on.
Allen’s Gallinule is pretty local in Senegal, being most regularly reported from Djoudj and from Trois-Marigots, though it also occurs in Casamance and probably elsewhere (still waiting for it to show up one day at Technopole!). We saw at least two adults, including one with a bright blue frontal shield. The second bird, pictured below, was somewhat duller but the obvious red eye indicates that it is also in breeding plumage, making it likely that the species breeds here at Trois-Marigots.
And here’s that obligatory Pygmy-Goose picture, which I have to say I was quite pleased with:
This one a bit less so, but nevertheless, always great to get a reasonable picture of a nervous warbler that just would not sit still… While most wintering warblers are long gone by now, there were still quite a few of these Sedge Warblers around, plus several Eurasian Reed Warblers, two Willow Warblers, and just one Bonelli’s Warbler. For the most part these are probably birds from the northern part of their breeding range.
Complete eBird checklist here, plus this one from the now bone-dry savanna between the first (also dry by now) and second marigots: Chestnut-bellied Sandgrouse, Temminck’s Courser, Cut-throat, Pygmy Sunbird, etc. For more on Trois-Marigots and its crakes – including the rarely seen Little Crake – see this post, and of course many other notes by Frederic Bacuez on Ornithondar.
A brief visit to the Lampsar near Makhana village, on the opposite side of the route nationale, paid off with quite a few additional species such as fly-over Glossy Ibises, Collared Pratincoles, several waders including two Little Ringed Plovers, and most notably a small colony of Black-winged Stilts, with at least four birds incubating. There were probably several more, given that some of the nests were relatively well concealed as can be seen on the picture below. Checklist here.
Staying on our swamp theme, here are a few more pictures from the Easter weekend which we spent at Zebrabar at the Langue de Barbarie national park. The Saint Louis STEP (sewage farm) was even more smelly than usual, but as always held some good birds such as this River Prinia and Greater Painted Snipe, two species that were also encountered at Trois-Marigots.
Finally, I should mention that Vieux recently found Senegal’s 6th or 7th Lesser Jacana, more precisely at the Lampsar lodge on March 16th. He’d found the previous one just last summer during a waterbird count near Ross Bethio on July 15th. The species is probably a fairly regular yet scarce visitor to Senegal, but its precise status is yet to be defined. Once again Vieux shows that he’s one of the most skilled – and most active – birders in the country!