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La migration en mer devant Dakar: l’automne 2017 (2ème partie)

Comme promis, ci-dessous la suite de notre petite synthèse du suivi de la migration à Ngor. Au cas où vous l’auriez loupée, la première partie se trouve ici.

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Pomarine Skua moulting / Labbe pomarin en mue (2nd c.y.?), Nov. 2017

Je reprends ici le tableau des espèces, même si cette deuxième partie traite uniquement des limicoles, labbes, laridés, sternes et de quelques autres migrateurs (cliquez/tapez pour agrandir).

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Limicoles (Waders)

  • Huîtrier pie (Eurasian Oystercatcher): vu lors d’une séance sur quatre, c’est avec l’espèce suivante le limicole le plus régulier. Généralement des oiseaux isolés ou par 2-3 ensemble, rarement plus (max. de 7 le 12/10).
  • Courlis corlieu (Whimbrel): de loin le limicole le plus nombreux, avec plus de 500 oiseaux dénombrés. Le passage s’effectue – sans surprise – tôt en saison, les premiers oiseaux étant observés le 28/7 (certainement que d’autres les avaient déjà précédés courant juillet, le Corlieu étant l’un des migrateurs paléarctiques les plus précoces). Le matin du 9/8, ce ne sont pas moins de 293 Courlis corlieux qui passent devant le Calao, en 3h30 de suivi… impressionnant! Les effectifs deviennent plus modestes dès le début du mois de septembre, avec un dernier migrateur supposé le 27/10.
  • Barge rousse (Bar-tailed Godwit): ce limicole venu du Grand Nord est bien moins fréquent que l’espèce précédente, qu’il accompagne d’ailleurs volontiers. Plus de la moitié des 67 barges sont vues le 24/8, après quoi le passage est occasionnel avec des petits effectifs à chaque fois.
  • Phalarope à bec large (Grey Phalarope): le seul limicole “pélagique”, cette espèce ne s’observe pas très souvent depuis le Calao; seuls une centaine d’oiseaux sont vus dont 70 qui passent en trois groupes le 28/10, suivis par 24 le 6/11. Quelques observations lointaines de limicoles indéterminés qui pourraient bien se rapporter à cette espèce.
  • D’autres limicoles vus en migration active sont le Courlis cendré (deux le 5/9), le Grand Gravelot, les Chevaliers gambette, aboyeur, guignette et même culblanc, le Combattant varié; aussi Bécasseaux sanderling, cocorli, variable, minute, et le Tournepierre. La plupart de ces limis sont vus lors des matinées pluvieuses, ou après des averses nocturnes, comme ce fut le cas le 24/8 lorsque pas moins de neuf espèces sont vues en migration active.
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Oystercatcher / Huîtrier en escale devant le Calao

Labbes (Skuas/Jaegers)

Avec un total de 5’882 labbes dénombrés, il s’agit là du 3e groupe le plus nombreux à passer devant Ngor, après les puffins (36’335 ind.) et le sternes (22’307 ind.).

  • Labbe de McCormick / Grand Labbe (South Polar / Great Skua): la présence des deux espèces a été confirmée dans les eaux dakaroises, mais leur identification reste toujours délicate voire impossible sur le terrain, du moins en l’absence de bonnes photos. Ceci vaut encore plus pour les oiseaux vus en migration active, typiquement vus de loin et pendant quelques secondes ou 1-2 minutes tout au plus, leur séparation est généralement impossible. J’ai donc noté seulement quelques individus typiques comme étant des McCormick sûrs, soit les oiseaux de forme claire ou intermédiaire vus suffisamment bien. Le premier “grand labbe” est vu le 23/8 déjà – date hâtive pour un Grand, donc plutôt McCormick? – puis des isolés passent les 18 et 20/9. Le 8/10 je note un McCormick, le lendemain deux “sp.”, trois le 14/10, puis ce n’est que du 18/10 au 31/10 que ces oiseaux sont vus quasi quotidiennement, avec un max. horaire de 8 le soir du 24/10 – un peu moins donc que l’an dernier à la même période. Encore deux observations fin novembre et une le 3/12, portant le total à 75 oiseaux pour la saison.
  • Labbe pomarin (Pomarine Skua): avec un minimum de 3’368 oiseaux comptes, c’est l’une des espèces les plus nombreuses à passer devant Ngor. Le passage est régulier dès le 31/8, culminant dans la dernière semaine d’octobre et la première décade de novembre. Le maximum est noté le 7/11: pas moins de 957 individus en deux heures de suivi a peine! La fin du passage n’est pas incluse dans ce suivi 2017, car des oiseaux continuent de migrer encore, en nombres variables selon les jours, jusqu’à la 2e décade de décembre en tout cas (p.ex. 47 inds. en 75 min. le 15/12), avec certainement encore quelques oiseaux encore tout à la fin du mois. A noter qu’une bonne partie des 1’731 labbes non identifiés étaient sans doute des Pomarins – probablement au moins les deux tiers, car en plus d’être de loin le labbe le plus fréquent, la plupart des labbes non identifiés sont ceux qui passent loin au large, et on a l’impression – partagée par les équipes des années 2000 – que le Pomarin passe généralement plus au large que le Parasite, qui lui migre volontiers plus près des côtes. Sur l’ensemble de la saison, le rapport Pomarin/Parasite s’établit à environ 6:1.
  • Labbe parasite (Arctic Skua): espèce très régulière bien qu’en petits effectifs, de la dernière décade d’août jusqu’à la fin de la saison. Comme indiqué sur le graphique ci-dessous, il n’y a pas eu de pic bien net, contrairement au labbe précédent qui passe en force pendant une période bien concentrée. On constate également des différences dans le comportement de ces deux labbes: lors des jours de forte migration, les Pomarins passent souvent en groupes lâches comprenant jusqu’à plusieurs dizaines d’individus (max. env. 70 ensemble!), alors que le Parasite migre typiquement seul ou en paires, rarement plus de 3-4 oiseaux ensemble. Autre différence, le Pomarin migre régulièrement assez haut dans le ciel.
  • Labbe à longue queue (Long-tailed Skua): sur les 125 individus dénombrés, 123 sont passés vers le SW – effectif probablement légèrement sous-estimé, car quelques labbes indéterminés sont notés comme “Longue queue ou Parasite”. Ce labbe peut être vu de la mi-août jusqu’à mi-novembre, bien que les deux derniers individus (16 et 21/11) n’étaient pas en migration active: sans doute des oiseaux en escale. Les adultes passent surtout en août et septembre, alors qu’en octobre on voit essentiellement des immatures. Malheureusement je n’ai pas eu le luxe de noter les classes d’âge pour les labbes – là j’aurais besoin de renforts! – donc difficile d’en dire plus sur la répartition précise des immatures et des adultes au fil de la saison chez les trois “petites” espèces.

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Mouettes & Goélands (Gulls)

  • Mouette de Sabine (Sabine’s Gull): cette belle mouette est sans aucun doute l’une des espèces phares du site, et cette saison on n’a pas été déçus: après un avant-coureur vu le 9/8 déjà, le passage s’amorce timidement dès la fin août, pour devenir régulier à partir du 18/9 au moins. Un premier petit pic est noté le 21/9 (66 inds. en 1h15), puis le 10/10 (84 en 1h30), le 16/10 (182 en 2h)… effectifs qui nous semblaient déjà tout à fait corrects. C’était sans compter (pour ainsi dire!) sur la suite de la saison: Après cinq jours avec à peine quelques individus (sans doute lié aux vents dominants du N/NNE), j’en vois 484 en 2h30 de suivi le 24/10, puis le matin du 25/10, Miguel et moi en comptent pas moins de 1’415 (!) en 3h30, avec encore 77 individus supplémentaires comptés le soir en 1h20. Cela porte donc le total à 1’492 Mouettes de Sabine: à notre connaissance il s’agit là d’un nouveau record journalier pour le Sénégal et sans doute pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. En extrapolant, on peut estimer l’effectif total à quelques 4’850 oiseaux pour cette seule journée du 25/10! Quel spectacle que de voir des groupes de 20, 30 Mouettes de Sabines défiler à la queue-leu-leu… Il y a encore eu quelques bons jours début novembre, puis la migration s’arrête assez brusquement après le 13/11, lorsque les vents tournent vers le N/NE. Deux retardataires le 21/11 et un seul le 1/12 portent finalement le total de la saison à 3’326 oiseaux. Plus encore que pour les autres espèces pélagiques, le passage de cet oiseau devant les côtes est fortement influencé par la direction des vents: quasiment toutes les observations sont faites par vent modéré d’ouest à nord-ouest. Les autres jours, elle doit passer bien plus au large. Là non plus, il n’a pas été possible de tenir des statistiques sur les âges, mais c’est sûr qu’il y avait en tout cas cette année une forte proportion d’adultes; les juvéniles sont plutôt vus en fin de saison.

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  • Pour ce qui est des autres laridés, il y a surtout le Goéland d’Audouin: (voir cet article pour en savoir plus sur son statut au Sénégal) et le Goéland brun (Audouin’s & Lesser Black-backed Gulls). Une centaine pour le premier (env. 85 vers le SW) et 24 oiseaux (dont 14 vers le SW) pour le deuxième, auxquels il faut ajouter 16 “grands goélands indéterminés”, soit des Leucophées, bruns ou dominicains. Un très probable Goéland dominicain (Kelp Gull) passe le 11/8. Le Goéland railleur est vu à cinq reprises seulement, entre le 9/8 et le 8/11, la Mouette à tête grise seulement deux fois (isolés les 18 et 24/9) (Slender-billed & Grey-headed Gulls).

 

Sternes (Terns)

  • Sterne arctique / pierregarin (Arctic / Common Tern): cette paire regroupe 50% (49,8% pour être précis!) de toutes les sternes notées en migration, mais vu la difficulté de distinguer entre les deux taxons lorsque les groupes défilent rapidement devant le site de suivi, j’avais fait le choix de toujours les grouper – ce qui une fois de plus montre les limites de faire un tel suivi tout seul! De plus, j’ai dû estimer le passage certains jours de fort passage, et lorsque les oiseaux passaient très proches du rivage voire haut dans le ciel (surtout le cas avec l’Arctique) j’ai dû en louper pas mal. Du coup, difficile d’interpréter la phénologie telle que suggérée par la courbe ci-dessous. On y note toutefois un net pic à fin septembre, avec une moyenne horaire de près de 300 individus. Le pic de la Sterne arctique se situe apparemment plus tôt en saison (fin août/début septembre); celui de la Pierregarin environ un mois plus tard.

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  • Sterne de Dougall (Roseate Tern): le total de 98 individus est à considérer comme un stricte minimum, car plusieurs individus sont sans doute passés inaperçus dans le flot de Pierregarins et Arctiques sans se faire détecter. Quoiqu’il en soit, la phénologie est assez nette, le passage étant régulier du 24/8 au 20/10, avec un dernier individu le 24/10. Le pic doit se situer à la mi-septembre, mais en l’absence de suivi du 7 au 17/9, difficile d’en dire plus. Un groupe inhabituellement grand (19 inds.) passe encore le 13/10.
  • Sterne naine (Little Tern): avec 186 individus, cette espèce peut être considérée comme migratrice régulière, en faibles effectifs, de fin juillet à fin octobre ou début novembre (un dernier oiseau est vu le 29/11, mais celui-ci n’était pas en migration active).
  • Sterne caugek (Sandwich Tern): près de 4’000 individus dénombrés, surtout de la mi-août à la mi-octobre, bien que le passage s’étale sur toute la saison: déjà fin juillet, des petits groupes sont notés, mais à partir de novembre il devient de plus en plus difficile de faire la part entre migrateurs actifs et oiseaux partant vers les reposoirs ou les sites de nourrissage situés plus au SW du Calao.

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  • Sterne voyageuse (Lesser Crested Tern): les premiers oiseaux sont vus dans la première décade d’août qui marque le début du passage régulier, qui s’étale jusqu’à la mi-novembre. Comme pour l’espèce précédente, il est parfois difficile de distinguer entre oiseaux en migration active et hivernants locaux. En effet, entre deux et cinq oiseaux fréquentent régulièrement la baie de Ngor dès le mois de septembre. Le très modeste pic du passage semble se situer dans la dernière décade de septembre.
  • Sterne royale “africaine” (African Royal Tern): très régulière mais rarement vue en nombres importants, cette sterne est vue tout au long de la saison, mais dès début octobre le passage ralentit fortement pour ne concerner plus que quelques individus (là aussi, il a souvent été difficile de faire le tri entre locaux et migrateurs). Au nord de Dakar, cette espèce ne se reproduit que dans deux grandes colonies, soit celles de la Langue de Barbarie et du Banc d’Arguin.
  • Sterne caspienne (Caspian Tern): vue irrégulièrement: seulement douze données sur l’ensemble de la saison, pour un total de 31 oiseaux présumés migrateurs actifs (max. 12 le 18/9; les trois derniers individus n’étaient probablement pas des migrateurs). L’origine de ces oiseaux peut être européenne ou africaine.
  • Guifette noire (Black Tern): l’une des espèces les plus régulières, avec un “taux de présence” de 87%: elle a donc manqué à l’appel seulement lors de quelques sessions. Effectif maximal de 740 individus le 22/9, lorsque plusieurs milliers ont dû passer devant Dakar. A noter que j’ai entendu des migrateurs nocturnes à plusieurs reprises migrer au-dessus de la maison aux Almadies lors du pic de fin septembre. Une Guifette moustac (Whiskered Tern) est vue le 14/10, mais d’autres sont certainement passées inaperçues, tout comme quelques Guifettes leucoptères ont pu passer au milieu des noires.

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Autres taxons

J’en ai déjà mentionné plusieurs ici, donc juste pour résumer voici les autres espèces vues en migration active devant Ngor:

Trois Hérons cendrés et deux pourprés passent le 24/9, alors que des Grandes Aigrettes (1 le 12/10, 5 le 31/10) étaient probablement des migratrices en escale (une Aigrette intermédiaire était également présente le 31/10). Un Balbuzard est noté en migration active le 5/10, tout comme un Busard des roseaux le 12/10, un Faucon crécerellette le 15, et des crécerelles le 27/10 (2 ind.) et le 20/11 (1 ind.). Une Tourterelle des bois passe devant le Calao le 5/9, puis il y a eu ce fameux Hibou des marais le 2/12. Peut-être l’espèce la plus insolite a été la Huppe fasciée, avec deux observations d’individus ayant le même comportement les 18 et 24/9: à chaque fois, je repère l’oiseau arrivant du N ou du NNE volant au-dessus de l’océan et se dirigeant vers Ngor. Seuls quelques Martinets noirs sont vus en tout début de saison (les 5 et 12/8), avec un probable Martinet pâle, vu la date, le 22/10. Quelques Bergeronnettes printanières sont vues ou entendues entre le 14 et le 28/10, alors qu’une Bergeronnette grise survole le site le 30/11. Et enfin deux passereaux en escale sur les rochers ou la petite plage du Calao: quatre Traquets motteux (16/10-29/11) et deux Rougequeues à front blanc (14 & 24/10).

 

Je doute fort que j’aurai le temps de refaire un tel suivi l’automne prochain… bien qu’avec un peu de renforts lors des périodes “stratégiques” il doit être possible de faire encore mieux que cette année. Pour l’instant, on va essayer de renforcer le suivi au printemps (fin février / fin mai) mais là non plus ce ne sera pas possible tout seul… avis aux amateurs!

 

La migration en mer devant Dakar: l’automne 2017 (1ère partie)

Voici donc une première ébauche de synthèse de la saison de seawatch 2017, que j’espère pouvoir retravailler par la suite pour une petite publication. En effet, c’est à notre connaissance la toute première fois qu’un suivi aussi exhaustif est fait sur l’ensemble d’une saison. Les efforts précédents ont presque toujours porté sur une période courte (1 à 3 semaines), généralement en octobre. Il y avait donc pas mal de spéculation quant à la phénologie et l’abondance de certaines espèces qu’on supposait passer plus tôt ou plus tard en saison.

Comme le note Niklas Holmström sur son site Senegal seawatching (qui bien qu’il date un peu, contient toujours une multitude d’infos pratiques): “septembre, fin novembre et décembre restent inexplorés et sont des périodes intéressantes pour les pionniers du seawatching ayant envie de faire des découvertes. Les possibilités d’apprendre et de découvrir de nouvelles choses sur ce mystérieux groupe d’oiseaux sont encore énormes, surtout en ce qui concerne l’identification, la mue et les migrations!”. On trouvera notamment une liste des oiseaux de mer vus depuis Ngor ou au large depuis des bateaux, ainsi qu’une synthèse des effectifs notés par les diverses équipes ayant fait des suivis dans les années ’90 et 2000.

J’avais déjà fait un premier point sur la saison 2017 ici, et une note sur notre sortie en mer est consultable ici. Et pour une petite synthèse du passage prénuptial, se rendre ici.

Scopoli's Shearwater / Puffin de Scopoli

Scopoli’s Shearwater / Puffin de Scopoli, Ngor, Nov. 2017

Ces derniers mois, j’ai donc élu domicile sur la terasse du Calao, ayant fait 92 séances (82 dates différentes) entre le 22 juillet et le 5 décembre, pour un total de 125 heures de suivi (et j’ai dépensé une petite fortune en espressos, à 1’500 CFA la tasse, et même pas reçu de rabais!!) Soit une présence sur près de deux jours sur trois pendant la période; quelques séances ont été assurées par Miguel Lecoq lorsque j’étais absent et d’autres ont été faites en sa compagnie – un grand merci à lui! Sans exception, toutes les observations ont été effectuées depuis le Calao de Ngor, généralement le matin entre 7h30 et 9h30 à l’exception de quelques séances plus longues ou en fin de journée. Au final, ce sont un peu plus de 69’000 oiseaux qui ont été comptés.

Les principaux “trous” dans le suivi étaient fin juillet/début août, la 3ème semaine d’août, du 7 au 17 septembre, et les cinq premiers jours de novembre. On a donc fourni un gros effort pour avoir un suivi aussi complet que possible, mais le faire tout seul (ou presque) est bien sûr impossible. Du coup je suis allé observer un peu moins dans d’autres coins ces derniers mois (Technopole, mais aussi Pointe des Almadies, Ngor, Mamelles, Iles de la Madeleine…), mais surtout, j’ai encore plus souvent que d’habitude été absent de la maison, surtout le matin… j’en profite donc pour m’excuser auprès de ma petite famille, et à remercier Madame pour son niveau de tolérance élevé!

On a essayé de compter toutes les espèces de manière systématique, plus particulièrement les puffins, océanites, sulidés, limicoles. labbes, laridés et sternes. A quelques occasions des estimations ont dû être faites pour les sternes, car certains jours lors de passages soutenus c’était impossible de compter tous les oiseaux tout seul. Idem lorsqu’on se trouve devant un flux de plusieurs milliers de puffins. Pour les sternes en particulier, il est parfois difficile de distinguer entre oiseaux en migration active et individus stationnant ou se nourrissant dans la zone; il en est de même pour les Goélands bruns et d’Audouin, surtout en fin de saison.

Essai de synthèse…

Par où commencer? Peut-être par les faits les plus marquants, et notamment les passages impressionnants de Mouette de Sabine, Puffin cendré/de Scopoli, et Puffin majeur avec apparemment des records battus pour chacune de ces espèces. Pas de grandes raretés vues, mais tout de même quelques migrateurs peu courants sont notés, comme le Puffin des Baléares ou le Puffin de Boyd. L’absence ou la quasi-absence de quelques oiseaux de mer comme le Pétrel de Bulwer et les océanites est aussi à relever; ces espèces seraient plus faciles à détecter depuis l’ile de Ngor car on se trouve d’une part sur un point de vue plus élevé, d’autre part plus proche des migrateurs que le Calao.

Aussi 2-3 espèces inattendues, avec notamment un Hibou des marais qui arrive depuis le large, le 2/12, ainsi que deux observations de Huppe fasciée et une de Tourterelle des bois en migration active.

Le tableau ci-dessous est une tentative de résumé du passage des principales espèces: vous y trouverez le total compte, le “taux de présence” (rien de scientifique ici! juste le % de jours de présence de chaque espèce), les premières et dernières dates, ainsi que la date et l’effectif maximal, sous forme de nombre d’oiseaux par heure. En effet, vu que je n’ai pas pu faire un suivi exhaustif avec une présence continue chaque jour (j’aurais dû prendre quatre mois de congés, et encore!), il a fallu trouver un moyen de standardiser afin de pouvoir comparer l’intensité du passage au cours de la saison. J’ai donc calculé pour chaque jour le nombre d’oiseaux passant par heure, puis pour faire les graphiques de présence c’est la moyenne des effectifs par heure que j’ai utilisée. Pas sûr si ça tient la route tout ça, à creuser encore… d’ailleurs s’il y en a qui ont des idées pour analyser les données de manière à les rendre pertinentes, je suis preneur…

Seawatch_2017_Summary

Maintenant pour une brève discussion pour chaque espèce:

Puffins (Shearwaters)

  • Puffin cendré & de Scopoli (Cory’s/Scopoli’s Shearwater): ces deux taxons sont très difficiles à distinguer donc ils sont regroupés ici; avant c’était d’ailleurs bien plus simple car ils étaient traités comme des sous-espèces et non des espèces à part entière. On ne sait pas trop dans quelle proportion chacune des deux espèces est présente, mais c’est sûr qu’il y avait aussi bien de Scopolis que des cendrés. Je soupçonne toutefois que les Scopolis sont largement majoritaires, selon nos observations de l’an dernier et aussi lors du pélagique de mi-novembre. Idem d’ailleurs fin octobre devant les côtes marocaines, avec moins de 10% de cendrés sur les 500 Calonectris vus par l’équipe de Limosa. Voir aussi cette discussion sur l’identification de ces puffins ici. Vus lors de chaque séance à partir du 23 octobre, initialement en petit nombre (1-14 ex., 23-28/10), puis dès le 30/10 le passage s’intensifié: près de 100 ind. par heure le 30, pour culminer du 6 au 11/11. Pendant ces six jours, le flux de puffins est quasi continu, avec presque tous les jours plus de 1,000 oiseaux par heure (max. 4157/h. le 6/11, soit 70 individus par minute). Il est probable que ce passage très concentré ait commencé quelques jours plus tôt, mais il n’y a pas eu d’observations du 1er au 5/11. Après le 11/11 le passage devient moins constant, peut-être en raison du changement de la direction dominante des vents (NE au lieu de N/NW) bien qu’il concerne toujours quelques centaines d’oiseaux par heure du 14 au 16 et le 19/11. Les 3-4/12 il y a de nouveau pas mal d’oiseaux qui défilent – passage qui peut d’ailleurs durer jusqu’à fin décembre, du moins certaines années. En tout, plus de 32,000 individus sont comptés, soit près de la moitié (47%) de l’effectif total toutes espèces confondues.

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  • Puffin du Cap-Vert (Cape Verde Shearwater): vu à quelques reprises seulement, bien qu’il soit possible que quelques individus soient passés inaperçus dans les gros mouvements de l’espèce précédente. Les quelques oiseaux vus n’étaient pas forcément en migration active, comme p.ex. ce groupe de 11 individus qui se nourrissent devant Ngor le 11/10. Deux puffins vus fin juillet et quatre début août étaient peut-être bien des Cap-Vert, mais trop lointains pour en être certain… Cette espèce doit d’ailleurs être bien plus nombreuse au large, comme en témoignent nos observations du 15/11 lors de notre sortie en mer. La présence de l’espèce devant Dakar semble d’ailleurs hautement variable d’une année à une autre.
  • Puffin majeur (Great Shearwater): l’une des grosses surprises de la saison fut le passage tout à fait inattendu de centaines d’individus début décembre… alors que seul un individu avait été vu début novembre. Fait étonnant, ce passage a eu lieu quasi uniquement le soir: le dimanche 3/12, je note 157 Puffins cendrés/de Scopoli en deux heures de suivi le matin, et en retournant en fin d’après-midi – espérant voir un peu plus de labbes – c’est un flot continu de puffins qui se présente devant moi, avec plus de 700 individus notés en 40′, dont env. 200 Puffins majeurs! Le lendemain pareil: très peu de puffins le matin (juste 14 de type cendré et un fuligineux), mais le soir il y a une bonne centaine de majeurs qui passent vers le sud-ouest, avec un passage soutenu qui dure jusqu’au crépuscule au moins. Vraiment étonnant et tout à fait exceptionnel! Comme quoi, ça vaut la peine de ne pas seulement faire du seawatch le matin – quelque chose qu’on savait déjà pour les labbes, mais pour ces Puffins majeurs ce passage uniquement “vespéral” était vraiment inattendu. Logiquement il s’agirait d’oiseaux immatures à cette époque, car les adultes devraient maintenant avoir regagné les sites de nidification de l’Atlantique Sud. Dommage que je n’aurai pas pu continuer le suivi après le 5/12, car c’est bien possible que ce passage ait continué encore dans les jours suivants.
  • Puffin fuligineux (Sooty Shearwater): l’une des espèces les plus régulières, vue sept jours sur dix et quasiment lors de toutes les séances à partir du 18/9. Le graphique ci-dessous résume la phénologie, sous forme de nombre moyen d’oiseaux par heure, pour chaque décade entre fin juillet et début décembre; il y aurait donc deux pics de passage, mais j’ai mis le pic de la 2ème décade de septembre en bleu clair car il n’y a eu que deux jours d’observation lors de cette période, donc moyenne à prendre avec des pincettes. Comme pour pas mal d’autres taxons, le passage est généralement plus intense par vents d’ouest à nord. Avec 3,600 individus comptés, Ardenna griseus fait partie du Top 10 des espèces les plus nombreuses de la saison.

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  • Puffin des Anglais (Manx Shearwater): régulier avec des effectifs très modestes de mi-septembre à fin octobre, puis arret quasi total de la migration par la suite, avec juste une observation en novembre puis un seul oiseau le 3/12. Comme je n’ai pas pu faire de suivi entre le 7 et le 17/9, il est bien possible que les premiers oiseaux passent déjà début septembre. Et que pas mal d’individus passent plus au large et ne sont pas détectés depuis le Calao (par contre, ce qui est sympa chez cet oiseau c’est qu’il passe régulièrement près du rivage, contrairement à la plupart des autres puffins).
  • Puffin des Baléares (Balearic Shearwater):  un individu notê le 23/9. Peut-être plus courant que cette seule donnée ne le suggère, mais pas forcément facile à identifier donc peut-être qu’il y en avait quelques-uns parmi la soixantaine de puffins non identifiés que j’ai notés…
  • Puffin de Boyd (ou est-ce de Macaronésie? difficile de savoir quel traitement taxonomique lui réserver; Boyd’s Shearwater): un le 18/9.

Océanites (Storm Petrels)

  • Océanite de Wilson (Wilson’s Storm Petrel): Curieusement, lors de ma toute première séance, le 22/7 (ca parait bien loin maintenant!), je constate la présence d’une cinquantaine d’océanites devant le Calao, en train de se nourrir en faisant leurs va-et-vient papillonnants typiques de l’espèce. Deux jours plus tard, alors que le vent s’est couché, il n’y en a plus que trois. Il faut ensuite attendre le 8/10 pour voir quatre de ces oiseaux, par mer ultra calme de surcroît, puis trois le 11/10 et pas moins de 80 (environ!) le 14/10 et quelques-uns encore les deux jours suivants. Encore un oiseau le 24/10, puis c’est tout!
  • Océanite tempête (European Storm Petrel): un seul oiseau identifié, le 11/11 par mer très calme et un vent du nord bien faible.

Sulidés (Boobies & Gannets)

  • Fou de Bassan (Northern Gannet): un premier individu est vu le 18/9, mais ensuite il faut attendre un bon mois avant le suivant, puis ce n’est qu’a partir de début novembre que l’espèce devient régulière. Sur les 65 individus dénombrés, neuf passaient vers le nord-est ou étaient plutôt stationnaires. Le Fou de Bassan devrait logiquement encore continuer d’arriver ces prochaines semaines, et c’est bien plus tard en saison (janvier/fevrier) qu’on voit les plus gros effectifs, parfois quelques centaines, dans les eaux dakaroises.
  • Fou brun (Brown Booby): vu sept fois, dont trois individus en vol vers le sud-ouest et quatre vers le nord-est: difficile de parler d’un passage migratoire, peut-être plutôt des oiseaux stationnant aux Iles de la Madeleine et partant en mer pour pêcher? Tous les oiseaux étaient des immatures.

La suite de cette synthèse sera publiée dans quelques jours si tout va bien. Vous y trouverez limicoles, labbes, mouettes et goélands, sternes et guifettes, et quelques autres piafs encore.

 

 

 

Pelagic Trip!

Last Wednesday morning, a small party of excited birders set off from Ngor on a much anticipated Pelagic Trip. (Yes that’s right, a PELAGIC! One of those crazy things us birdwatchers will do just to see a few special birds…)

Destination: the Kayar Canyon, some 30km ENE off the Pointe des Almadies. This area is known to hold a good diversity of seabirds, attracted by trawlers that roam this part of the ocean and by the abundant food that they provide to shearwaters, skuas and terns. This is also where last year’s PAOC excursion was headed, and where we intended to go at the end of November 2016 at the tail end of a two-week trip by my Swiss friends but which had to be aborted (too much wind…). Approximate coordinates are in the bottom right corner of the Google Earth image below:

Pelagic_20171115_KayarCanyon

 

Why a pelagic? Well, first of all there’s the opportunity to do a different kind of birding, and mostly there’s the chance of seeing 1) birds that you won’t see from the shore (or only miles away as distant dots against the waves that you can barely identify), and 2) finding oneself amidst a raft of shearwaters or a flock of hundreds of seabirds feeding behind a trawler is a really unique experience. And 3) I was particularly keen to figure out what exactly those Calonectris shearwaters that have been migrating past Ngor in recent weeks are: Cory’s or Scopoli’s?

If you still need to be convinced that such a trip is worth the effort, despite the possibility of being horribly seasick and stuck on a boat for an entire day, here’s a good read: Birdist Rule #55: Go on a Pelagic Birding Trip. Then again, some on the other hand will argue that one should not go on pelagic trips, ever: highly entertaining article from the 10,000 birds blog.

So what did we see? For the first two hours, nothing much really… a few dozen Calonectris shearwaters which proved to be mostly Scopoli’s, with 2-3 Cory’s, a probable Grey Phalarope followed by a second bird that was flushed by the boat and of which we got much better views, allowing us to confirm its ID; just a few skuas (1+1 Arctic, 1 Long-tailed, 1 Pomarine), three Black and a few Arctic Terns. Oh and lots of flying fish! And finally a few European Storm Petrels and two Sooty Shearwaters as we approached our target area. Species diversity was building up a bit by that time, and as we neared the first trawler this is what we saw:

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Birds everywhere – hundreds of shearwaters!! Skuas! Terns! More Storm Petrels, including a few more European but now also several Wilson’s.

We realised that there were several Cape Verde Shearwaters flying around and resting on the surface – as it turned out this ended up being the most numerous species of the trip, with several hundreds of birds.

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Cape Verde Shearwater / Puffin du Cap-Vert

 

Also these two adult Sabine’s Gulls

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Sabine’s Gull / Mouette de Sabine

 

…soon to be followed by our first Great Shearwater:

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Great Shearwater / Puffin majeur

 

The spectacle of seeing so many seabirds in a feeding frenzy was truly amazing, and much worth the time and effort to get out here. It somehow felt as if we arrived in some oasis after a long desert crossing…

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Mostly Cape Verde Shearwaters / Puffins du Cap-Vert

 

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Scopoli’s Shearwater / Puffin de Scopoli

 

A few more pictures can be found on our facebook page.

And these are the totals for the day:

  • At least 6-800 Cape Verde Shearwaters (a conservative estimate… probably lots more)
  • +100 Scopoli’s and 20-25 Cory’s at a minimum – good views are needed to distinguish these two species (things were easier back in the days when both were “just” Cory’s!)
  • 3-4 Great Shearwaters (three single birds sitting on the water, and I found one bird photo-bombing one of my pictures),
  • 2 Manx Shearwaters
  • 2 Sooty Shearwaters
  • +10 Wilson’s Storm Petrels
  • 5-10 European Storm Petrels
  • Just one Gannet
  • 1 ad. Long-tailed Skua by the trawlers, plus two young birds en route.
  • At least 4 Arctic and ca. 10 Pomarine Skuas
  • Two adult Sabine’s Gulls, plus a 1st year on the way back to Ngor
  • A few Sandwich, lots of Arctic, and probably also some Common Terns
  • 1-2 Grey Phalaropes
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Pomarine Skua / Labbe pomarin

 

Finally, a word of thanks for Julien and Mame from Nautilus Diving!

 

Ngor seabird migration update

Fifty-one sessions, 69 hours, 23,693 birds, 54 species: this, in summary, is the result of the past three months of seawatching from Ngor.

We still have about two months to go until the end of the season (does it really ever stop? There’s always birds on the move off Ngor!), but I thought I’d give a quick update of what the season has been like so far. I did six sessions in early August, then started doing regular one to two hour spot checks from August 21st. The only interruption was from 7-17 September when I was in Mali, but other than that I managed to go on most days, usually in the morning. Miguel accompanied me on a couple of occasions and provided additional counts for two days. All observations – in the sake of consistency! – were made from the Calao terrace, which may not be as good as Ile de Ngor, but it definitely has the advantage of being easily accessible, and what’s more there’s shade and decent coffee.

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I won’t go into a review for each species as I may do this at the end of the season, so here are just a few highlights so far, along with a few recycled pictures because except for a few blurry pictures of migrating Whimbrels or a Purple Heron I don’t have much to offer.

  • Shearwaters

The main species here is Sooty Shearwater, which is seen in varying numbers during almost all seawatch sessions since Sept. 18th. The first three birds are noted on 4/9, and so far there have been small peak days on 18 & 20/9, 3/10, 14 and 16/10 with a max. of 164 birds in one hour on 3/10 (out of a total of 1,411 birds counted). This morning there finally was a pretty much constant flow of shearwaters, with 284 Sooties zooming past in less than two hours (= nearly 3 per minute).

The only other regular species is Manx Shearwater, seen during 18 out of 30 sessions since 18/9 – usually between one and five birds, with a max. of 31 in 75′ on 20/9. A Cape Verde Shearwater flew past on 31/8, while 11 birds were feeding off the Calao, luckily at fairly close range, on 11/10. A Balearic and a probable Boyd’s Shearwater were seen on 23/9 and 18/9, respectively.

Sooty Shearwater / Puffin fuligineux
Sooty Shearwater / Puffin fuligineux (April 2015)

 

  • Storm-Petrels

A very unpredictable group of pelagic species, which occurs in highly variable numbers from year to year – at least, based on what passage can be seen from land. As already mentioned, some 50 birds were feeding off the Calao on July 22nd with 3 still there two days later. The next Oceanodroma petrels were seen on 8/10 only (4 birds during SSW winds), followed by three on 11/10, then at least 80 on 15/10 (when we counted seabirds for 4 hours and 15 minutes) and a handful on following days. Most if not all of these were Wilson’s Storm-petrel, though it’s quite possible that there were a few Band-rumped (Madeiran) Storm-petrels in the lot. We really ought to get out at sea to get a closer look at these difficult birds – hopefully something we can manage to do in mid-November when we’re planning a pelagic.

 

  • Sulidae (Gannets & Boobies)

An early Gannet flew past on 18/9, though I can’t say for sure it was a Northern Gannet and not the vagrant Cape Gannet; the only other one so far was seen yesterday afternoon. This species should become increasingly common in coming weeks. Single Brown Boobies were seen on 18/9, 24/9 and 29/9, though only one was flying SW (could it have been three times the same immature bird?). Haven’t been back to Iles de la Madeleine for a few months now but it’s likely that several Brown Boobies are hanging out there at the moment.

 

  • Waders

Though this group is not made up of seabirds (except maybe Grey Phalaropes in winter), they can often be seen migrating along the coast, sometimes up to about a kilometer out at sea. Best days for waders are early on in the season (Aug./Sept.) during the peak migration time for most species, and particularly when it’s been raining during the night and early morning.

This was the case for instance on 24/8, when a good variety of waders were seen in 1.5 hours under light rain, after a heavy shower that started around 6am and with moderate SSW winds. About 39 Bar-tailed Godwits were counted, in four groups, all except one mixed with Whimbrels; also 13 Turnstones, a Common Redshank, a Common Sandpiper, four Little Stints, 16 Sanderling, four Curlew Sandpipers, and five Ruff (with godwits).

Whimbrel is the most regular and most numerous of the waders, with 528 birds actively migrating so far. More than half of these (293) flew past on 9/8. Other species noted include Oystercatcher (regular in small numbers), Common Ringed Plover (five on 6/10), Greenshank (one on 15/10, and even Curlew (two on 5/9).

A single Grey Phalarope flew past at relatively close range on 18/9, while a flock of ca. 25 waders on 30/8 were probably this species as well.

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Overexposed Oystercatcher / Huîtrier-pie sur-exposé (Oct. 2017)

 

  • Skuas

The first skuas were noted on Aug. 11th when four Long-tailed Skuas flew past. From Aug. 23rd the passage gradually intensifies, with just a few fairly small peak dates so far: 31/8 (13 Long-tailed Skuas, first few Pomarines), 21/9 (104 total skuas in 75′), and this morning 21/10 (171 in 105 minutes). So far, out of 1,385 skuas counted, just over half could be identified to species. Out of these, 52% were Arctic Skuas, 32% Pomarines, and the remaining 15% Long-tailed. It seems that in recent days the balance of Arctic vs. Pomarine Skuas is tilting towards the latter species, which is most numerous in November.

Sixteen Catharacta skuas (=South Polar or Great) flew past between Aug. 23rd and this morning, with seven in the past three days. At least one of these clearly was a South Polar Skua, an intermediate form; one of this morning’s birds flew quite close to the shore and looked very dark, faintly streaked, and appeared to be very bulky: features that point to Great Skua. Going by last year, more should follow in coming days.

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Long-tailed Skua / Labbe à longue queue (April 2017)

 

  • Gulls

The first Sabine’s Gull is seen as early as August 5th, but it’s not until the end of the month that the species becomes more or less regular: two on 30/8, three on 31/8 and one the following day. The first small peak day is on 21/9 when 66 birds fly past in 75′; other good days were Oct. 10th (84 in 90′), 16th (214 in 150′), and 18th (94 in 60′). Up to now, we’ve counted 654 birds, almost all on days with moderate (20+ km/h) W to NNW winds – though it’s still quite rare to see them flying past at close range, being usually quite far out on the horizon and just about recognisable by their flashing black-white-grey plumage.

Audouin’s and Lesser Black-backed Gulls are much less regular, and so are Slender-billed and Grey-headed Gulls. Probable Kelp Gulls flew past on 11/8 and 30/8.

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Sabine’s Gull / Mouette de Sabine (April 2015)

 

  • Terns

With over 19,000 migrating terns counted, this group is by far the most numerous of all. The Arctic/Common “species pair”, often indistinguishable or too cumbersome to identify down to species level, represents nearly 50% of all terns, with just over 9,000 birds so far. Next in line is the Black Tern with 5,504 birds, with fairly consistent numbers throughout the season – often up to more than a hundred per hour. Sandwich Tern is the third most common species (3,551) followed by Royal (468) and Lesser Crested Tern (267). Little Tern is seen regularly in small numbers, not usually more than 10 on any given morning; Roseate Tern is even scarcer (97 birds so far, from Aug. 24th up to mid-October. Surprisingly, Caspian Tern is much less common than the previous species, with just 29 birds on nine dates. Whiskered Tern was positively identified just once (on 14/10) but could easily pass unnoticed among the flocks of Black Terns.

 

  • Others

As on every migration watch point, every now and then an unexpected migrant shows up. In Ngor, I’ve had Grey and Purple Herons (both on 24/9, arriving from out at sea!), a Marsh Harrier (12/10), one or two Lesser Kestrels (15/10), but also a Turtle Dove and twice a Hoopoe flying in from sea.

Songbirds are seen occasionally, such as Common Redstart or Northern Wheatear, both of which were seen in recent days on the volcanic rocks, just about sheltered from the waves, of the islet in front of the Calao.

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Purple Heron / Heron pourpré (Sept. 2017)

 

Surely there are lots more exciting birds to come and I hope to get out there regularly throughout November. Next update towards the end of the year!

La Garden Liste

Tout birder qui se respecte tient une petite liste des oiseaux qu’il ou elle a vu ou entendu dans son jardin: la garden list.

Après deux ans et demi passés dans notre quartier aux Almadies, et avec plusieurs firsts pour ma liste ces dernières semaines (dont trois dimanche dernier!), je me suis dit que c’était l’occasion de faire le point. Ne tenant pas de liste proprement dite – autrement que dans ma tête – j’ai donc fouillé dans mes archives et j’en ai profité pour extraire mes données brutes, les rattacher aux lieux-dits moyennant quelques operations dans QGIS, puis de les synthétiser afin de les présenter ici pour la postérité, rien que ça.

Pour se situer, voici une petite carte de l’Ouest dakarois avec mes observations de ces deux dernières années, soit plus de 5’000 données pour la zone montrée ci-dessous (toutes saisies avec l’excellente application Naturalist, cela dit en passant) :

Blog_Dakar_obs_carte

Résultat des courses, sur la base de mes quelques 1’800 observations “jardin”, je peux vous annoncer que j’ai pu rencontrer quelques 71 espèces autour de chez nous. Je dis bien “autour” car n’ayant pas vraiment de jardin, je considère tout oiseau vu ou entendu depuis chez moi comme faisant partie de ma garden list.

Tout d’abord un oiseau vu et surtout entendu de temps en temps, généralement de nuit ou tôt le matin: le Dendrocygne veuf (White-faced Whistling Duck), survolant la maison (avril et deux fois en septembre, en 2016). Deux autres espèces qu’on voit parfois passer en vol sont le Cormoran à poitrine blanche et le Cormoran africain (White-breasted, Long-tailed Cormorants), ce dernier ayant été vu une seule fois pour l’instant (2 inds.  le 11/5/16). De même, peu d’ardéidés sont vus, principalement le Héron gardeboeuf (Cattle Egret), suivi par le Bihoreau gris (Black-crowned Night-Heron) qui semble régulier en migration au printemps (mi-février à début avril), quand on peut entendre son cri de contact caractéristique, toujours de nuit comme il se doit. Le Héron pourpré (Purple Heron) quant à lui a été entendu le soir du 17/9/17, certainement un voire plusieurs oiseaux en migration active.

L’une des grandes surprises de la liste est un oiseau qui n’a rien à faire à Dakar, étant restreint au tiers méridional et oriental du pays: l’Ibis hagedash (Hadada Ibis): le matin du 23/8/17, j’entends un oiseau passer pile au-dessus de la maison, puis j’ai pu le voir dans le jumelles in extremis, avant qu’il ne disparaisse derriere les immeubles. Heureusement qu’il a crié celui-là, sinon je l’aurais loupé… Ma seule autre observation dans la région est celle d’au moins deux oiseaux le 9/8/15 au Lac Rose.

Les Vautours charognards (Hooded Vulture), je vous en ai déja parlés ici et , mais je rajoute tout de meme une petite photo histoire d’aérer un peu cet article un peu. Ci-dessous, un adulte (à droite) et un jeune.

HoodedVulture_Almadies_20160303_IMG_2341

De temps en temps, un ou deux Balbuzards (Osprey) tournoient au-dessus de la maison, alors que le Milan à bec jaune (Yellow-billed Kite) est évidemment très commun; il y a certainement plusieurs couples aux alentours. Debut janvier 2017, c’est un rapace bien plus imposant et tout a fait inattendu qui a fait escale dans les eucalyptus juste derrière la maison: un Aigle ravisseur (Tawny Eagle)! Arrivé en fin d’après-midi du 5/1 (alors non vu, mais le boucan énorme des corbeaux a annoncé sa présence), c’est le lendemain matin que je me rends compte qu’il est toujours là et qu’il a dû passer la nuit à moins de 50 mètres de la maison! Du côté opposé du spectre des rapaces, l’Epervier shikra (Shikra) est vu de temps en temps: à part un ind. le 2/12/15 toujours en septembre et octobre, dont ce jeune individu photographié tout récemment depuis le balcon:

Shikra_Almadies_20170916_IMG_4653

Dernier rapace sur la liste, le Faucon chicquera (Red-necked Falcon) qu’on voit parfois chasser à toute vitesse dans le quartier. Il semble nicher non loin, vers la Pointe des Almadies où il y a beaucoup de vieux cocotiers.

Le Vanneau éperonné (Spur-winged Lapwing) est présent en petit nombre dans le quartier, mais ce sont surtout les bruyants Oedicnèmes du Sénégal (Senegal Thick-knee) qui se font bien remarquer, des la nuit tombante et jusqu’au petit matin: à écouter ici! Voila un chant que j’associerai sans doute pour toujours avec notre sejour au Sénégal. Viennent deux limicoles migrateurs ensuite, chacun vus une seule fois pour le moment: le Courlis corlieu (Whimbrel) vu le 11/9/15; le Chevalier culblanc (Green Sandpiper) le 17/9/17 lorsqu’un oiseau survole la maison en criant. Certainement un migrateur qui a dû se poser quelque part dans les environs en fin de nuit, puis qui s’est fait déranger.

L’océan n’étant qu’a quelques pas, de temps en temps j’entends ou je vois des sternes survoler la maison: la Sterne royale (Royal Tern) à plusieurs reprises entre mars et juillet; la voyageuse (Lesser Crested Tern) uniquement le 17/3/17 (3 inds.).

Le Pigeon roussard (Speckled Pigeon) est commun et niche quelque part dans le bâtiment (sous le toit?). L’autre jour j’ai pu contstater la présence d’au moins un gros juvénile, à comparer avec le parent (photo du bas):

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SpeckledPigeon_Almadies_20170916_IMG_4660

Encore plus commune, la Tourterelle maillée (Laughing Dove); par contre la présence d’une Tourterelle rieuse (African Collared Dove) les 16 & 18/12/15 était tout à fait inattendue (après coup je me demande s’il n’a pu s’agir d’une Tourterelle turque, option que je n’avais même pas considérée à l’époque car c’était bien avant la découverte de la petite population du parc de Hann).

Si la Perruche à collier (Rose-ringed Parakeet) n’est vue que de temps en temps (2-4 fois par mois peut-être), le Perroquet youyou (Senegal Parrot) s’observe quasi quotidiennement, généralement tôt le matin lorsqu’ils quittent un dortoir dans les environs, ou encore le soir survolant la maison en criant.

Senegal Parrot / Perroquet youyou

Le Touraco gris (Western Plantain-eater) est courant à toute saison, et toujours bien bruyant! Généralement 2-3 oiseaux ensemble, rarement plus.

Trois coucous se trouvent sur ma petite liste: le Coucal du Senegal (Senegal Coucal) bien sûr (surtout entre juin et novembre? Présence variable d’une année à une autre), mais aussi une fois un Coucou didric (Diederik Cuckoo) entendu chanter le 28/7/17, puis – grosse suprise! – un jeune Coucou-geai (Greater Spotted Cuckoo) entendu puis vu le 21/6/17.

On a la chance d’avoir au moins un couple d’Effraies des clochers (Barn Owl) dans le quartier, oiseaux qui ont du nicher dans une maison voisine l’an dernier car les jeunes une fois émancipés se sont installés sur (et sous?) le toit de la maison d’à coté: à écouter ici; bref article . Plus étonnant, un Petit-duc à face blanche (Northern White-faced Owl): se fait entendre le soir du 24/1/17, alors que Simon et moi sirotions tranquillement une biere sur la terasse… probablement dans les eucalyptus derrière la maison.

Les Colious huppés (Blue-naped Mousebird) se font souvent entendre lorsqu’ils rôdent dans le quartier. Le Martinet des maisons (Little Swift) niche bien sûr dans les environs et s’observe régulierement au-dessus de la maison; le Martinet noir (Common Swift) par contre n’a été vu qu’une seule fois pour le moment, le 3/5/16. Il faut dire que cette espèce est étonnament peu vue à Dakar, sans doute parce que la plupart des oiseaux en transit passent plus a l’intérieur du pays, ou longent la côte mais couperaient alors à travers la péninsule du Cap-Vert (hypotheses et spéculations! il se peut aussi qu’ils migrent simplement trop haut dans le ciel pour les détecter). Le Guêpier nain (Little Bee-eater) s’arrête parfois quelques jours sur les terrains vagues aux alentours de la maison (notamment entre la mi-mars et mi-mai 2016); un Rollier d’Abyssinie (Abyssinian Roller) a fait escale le 18/8/16.

Aussi bien le Calao à bec rouge que le Calao à bec noir (Western Red-billed & African Grey Hornbills) sont présents dans l’agglomération, mais ne sont pas communs et semblent surtout fréquenter les parcs et grands jardins: dans notre quartier, je ne les vois que de temps à autre, et plutot celui à bec noir, hors période d’hivernage. Le petit Barbion à front jaune (Yellow-fronted Tinkerbird) est un visiteur occasionnel chez nous, avec pour l’instant juste une obs auditive le 29/8/17; je l’entends de temps à autre du côté de Fenêtre-Mermoz vers l’école des enfants, et ce uniquement en saison des pluies. Le Pic gris (African Grey Woodpecker) fait des incursions de temps à autre et se fait lui aussi remarquer par son cri caractéristique, et semble assez repandu dans les quartiers les plus arborés.

Les Hirondelle de Guinée (Red-chested Swallow) font désormais partie du paysage aviaire du quartier, alors qu’en 2015 cette espèce faisait plutot défaut. Elles doivent nicher dans les environs immédiats car elles chantent, viennent chasser, se posent sur les fils… et le 3/6/17 il y avait au moins deux jeunes recemment émancipés; l’Hirondelle rustique (Barn Swallow): janvier, février, octobre 2016. Autre migratrice, la Bergeronnette printanière (Yellow Wagtail) survole la maison le 24/11/16.

Présent tout au long de l’année et souvent le première espèce à chanter le matin, parfois avant meme l’aube, le Bulbul des jardins (Common Bulbul) mérite bien son nom. Le Gonolek de Barbarie (Yellow-crowned Gonolek) se fait bien plus discret et a besoin d’un peu plus de buissons.

La Fauvette passerinette (Western Subalpine Warbler) ensuite, vue plusieurs fois au printemps 2015 dans ces mêmes arbustes, puis le 4/3/17 dans les fourrés en face du portail. Le Pouillot fitis (Willow Warbler) s’observe irrégulièrement, surtout depuis que les gros buissons sur le terrain voisin ont été coupés pour y construire encore une grosse baraque (+ 17/9/16); le Pouillot véloce (Chiffchaff) a fait une escale, en chantant, le 1/12/15.

La Cisticole des joncs (Zitting Cisticola) ensuite: un chanteur lance son tsit!…tsit!…tsit!… explosif les depuis dimanche dernier dans le terrain vague juste à côté. C’est lors de la saison des pluies que les oiseaux sont les plus vocaux ici, et je l’entends souvent p.ex. aux abords du futur ex-aéroport, ou encore entre les Mamelles et Ouakam, mais c’est la première fois que j’ai un oiseau en pleine zone résidentielle… faut dire que l’espèce est vraiment peu exigeante ici! Ceci vaut encore plus pour les Prinias modestes et Camaropteres à dos gris (Tawny-flanked Prinia, Grey-backed Camaroptera), deux piafs omniprésents sur le continent et que je vois tout au long de l’année. Le Crombec sittelle (Northern Crombec) par contre est bien moins typique des jardins urbains, mais en 2015 de temps en temps je l’entendais chanter dans les arbres aux environs. On le trouve fréquemment au Parc de Hann ainsi qu’au Technopole, par exemple. Le Gobemouche noir (Pied Flycatcher) s’arrête parfois dans les grands arbres aux alentours, notamment en septembre quand il se fait remarquer par ses cris de contact constants.

J’ai encore un peu de mal à saisir les mouvements des souimangas ici, avec deux espèces régulieres et une occasionnelle (le Souimanga cuivré Copper Sunbird est vu le 5/9/15 mais plus jamais depuis): le Souimanga à longue queue (Beautiful Sunbird), plutot visible en fin de saison sèche et début d’hivernage, et le Souimanga variable (Variable Sunbird); qui lui semble plutot arriver en septembre/octobre, timidement d’abord, pour rester tout au long de la saison sèche, jusqu’à début juin.

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Les Choucadors à longue queue (Long-tailed Glossy Starling) se font très régulierement entendre, parfois – comme ce fut le cas lors de l’hivernage 2015 – de nuit, lorsque certains oiseaux se mettent à chanter à tue-tete pendant des heures et des heures (oui on a souffert!!). L’autre représentant des sturnidés sur notre liste est le Choucador à ventre roux (Chestnut-bellied Starling), avec une observation étonnante d’onze individus passant en vol devant la maison le 25/3/16. Cette espèce ne se rencontre pas habituellement en ville, mais il y a visiblement une petite population (résidente?) dans les jardins de l’hôtel King Fahd où ils fréquentent les pelouses du terrain de golf.

Ensuite deux espèces commensurales, omniprésentes à Dakar: le Corbeau pie (Pied Crow) et le Moineau domestique (House Sparrow). L’histoire de ce dernier est fascinante, ce petit moineau ayant réussi à conquérir une bonne partie de la planète – une progression qui d’ailleurs est toujours en marche, du moins sur le continent africain où il reste encore beaucoup de villes à coloniser. Arrivé sans doute au tout debut des annees 1970, “provenant vraisemblablement de l’Afrique du Sud” (Morel & Morel 1990), Passer domesticus a petit à petit conquis les villes et villages du nord du pays (premier couple nicheur à Saint-Louis en 1979), le long de la Petite Côte et même jusqu’à Tambacounda où sa présence fut confirmée tout récemment. Si le corbeau niche dans un palmier juste en face, les moineaux s’installent dans des trous dans les murs ou dans le toît, sous les tuiles (3-4 couples dans notre maison). Le Moineau gris (Grey-headed Sparrow) par contre ne semble pas très bien se maintenir en ville, car je ne l’observe que de temps en temps et jamais plus de deux oiseaux (des couples?) ensemble. Le petit Moineau doré (Sudan Golden-Sparrow) se montre plus rarement encore, généralement associé à des groupes de Travailleurs à bec rouge (Red-billed Quelea) et plutôt en saison sèche (surtout février – mai). Toujours dans le meme registre, les Tisserins: le minule est vu de temps en temps, alors que le gendarme et surtout celui à tete noire sont bien plus courants, nichant à proximité de la maison (Little, Village, Black-headed Weavers).

C’est presque fini! Reste plus que les petits granivores tels que le Combassou du Sénégal (Village Indigobird), charmant petit parasite qui en ce moment, lors des pluies, est présent quotidiennement.

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Je ne sais pas en fait si les Amarantes du Sénégal (Red-billed Firefinch), présentes toute l’année, s’en rendent bien compte qu’ils se font avoir par le combassou! Une seule obs de Cordon-bleu à joues rouges (Red-cheeked Cordonbleu), le 12/12/16 (il y a une petite population non loin, dans les jardins du King Fahd). Parmi les oiseaux urbains les plus répandus à Dakar figure le sympathique Capucin Bec-d’Argent (African Silverbill), voir photo d’en-tête. Le Capucin nonnette (Bronze Mannikin) est présent en nombre variable et plutôt en saison des pluies. Puis last but not least, espèce numéro 71: le Serin à croupion blanc (White-rumped Seedeater)!

 

p.s. du 24/9: la nuit dernière, encore une espèce est venue s’ajouter à la liste: quelques Guifettes noires passent au-dessus de la maison, en criant, peu après minuit!

 

 

Et c’est reparti…

…pour une nouvelle saison de seawatch!

Comme l’an dernier, j’espère bien pouvoir assurer un suivi modeste mais régulier de la migration devant la péninsule du Cap-Vert, et ce depuis la fameuse terrasse du Club Calao à Ngor. En fait, le suivi se fait plus ou moins en continu tout au long de l’année, car à toute saison il est possible de voir des mouvements devant ce site privilégié pour l’observation des oiseaux de mer. On l’a déjà présenté à plusieurs reprises dans ces pages, et d’autres ont fait un bon travail de compilation des connaissances sur la migration des oiseaux de mer à Dakar – voir notamment le site “Seawatching in Senegal“, qui n’est malheureusement plus tenu à jour depuis plusieurs années. Je ne résiste toutefois pas à l’envie d’inclure cette photo de la terrasse, prise hier matin entre deux averses.

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La terrasse du Calao, entre deux averses…

Avant de passer au passage postnuptial (= la migration ayant lieu après le période de reproduction), faisons rapidement le point sur le cru 2017 pour ce qui est du passage prénuptial, soit grosso modo couvrant la période fin février-début juin. Le suivi n’a pas été très assidu sauf peut-être dans la 2e quinzaine d’avril, et comme toujours je n’ai généralement qu’une heure de libre avant d’aller au boulot… mais on a tout de même pu faire quelques belles obs depuis notre Calao favori:

  • Jusqu’à 5500 Puffins du Cap-Vert (Cape Verde Shearwater) sont vus le 24/4, la plupart se nourrissant ou se reposant pas trop loin de la côte (rien que ça! cet effectif représente une part non négligeable de la population mondiale). La présence de l’espèce a été notée en tout cas entre le 13/3 et le 1/5, bien que des puffins non identifiés mais de type Cap-Vert aient été vus entre le 10/2 et le 3/6.
  • Deux Puffins majeurs (Great Shearwater) sont vus le 25/5, rare donnée de mai pour cette espèce dont on ne saisit pas encore très bien les mouvements devant les côtes ouest-africaines. Un seul Puffin fuligineux (Sooty Shearwater) par contre, le 24/4.
  • Présence d’Océanites de Wilson (Wilson’s Storm-Petrel) début et fin mai avec quelques individus se nourrissant au large.
  • Des Phaétons à bec rouge (Red-billed Tropicbird) isolés sont vus devant Ngor les 26/4 et 3/6.
  • Fou de Bassan (Northern Gannet): vu régulièrement jusqu’au 1er mai (11 individus), suite à quoi des isolés sont vus (toujours le même?) à quatre reprises entre le 14/5 et le 22/6.
  • Un Fou brun (Brown Booby) passe devant le Calao le 2/6, peut-être un des individus fréquentant les Iles de la Madeleine.
  • Trois espèces de labbes dont quelques Labbes à longue queue (les 10/3, 21 et 24/4 depuis la terre ferme, et le 15/4 depuis notre mini-pélagique, photo ci-dessous) (Long-tailed Skua)
  • Passage de Mouettes de Sabine (Sabine’s Gull) les 24 et 28 avril, lorsqu’un total respectable d’au moins 48 individus passent vers le NE (le 30/4, un adulte est vu en migration lors de la traversée vers l’île de Gorée, donc dans la baie de Hann).
  • Une Sterne de Dougall (Roseate Tern) adulte est détectée le 21/4, filant vers le NE.

 

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Long-tailed Skua / Labbe a longue queue 2nd c.y. / 2e a.c. (avril 2017)

 

Le passage “d’automne” a déjà bien commencé pour bon nombre d’espèces, notamment pour plusieurs limicoles comme en témoignent les beaux effectifs présents au Technopole, mais aussi pour les sternes et guifettes. Si l’essentiel est encore à venir, voici déjà quelques moments forts, d’après mes observations étalées entre le 22 juillet et le 12 août (huit séances, la plupart d’une heure environ):

  • Puffin sp.: deux puffins le 22/7 et quatre le 5/8 étaient trop loin au large pour pouvoir les identifier; les premiers étaient “des petits” genre Puffin des Anglais, alors que les seconds étaient des oiseaux de type cendré (Scopoli / cendré / Cap-Vert)
  • Océanite de Wilson: le matin du 22 juillet, par fort vent d’ouest, au moins 50 individus se nourrissent pas trop loin du rivage; deux jours plus tard, par mer calme, il n’y avait plus que trois océanites appartenant très probablement à cette espèce.
  • Passage important de Courlis corlieux (Whimbrel) le 9/8, avec en tout au moins 292 individus de passage en trois heures de temps… le suivi était intermittent, donc certainement que j’ai loupé des groupes. Plusieurs groupes de 50, 60, 80 courlis: impressionnant! Certainement que la pluie intense en fin de nuit devait y être pour quelque chose, car c’est la première fois que j’en vois autant en une matinée (le 5/8, deux vols totalisant 65 individus, en deux heures de suivi).
  • Un Huîtrier pie (Oystercatcher), assez rarement vu à Ngor semble-t-il, au milieu d’un vol de courlis le 5/8.
  • Quatre Labbes à longue queue le 11/8, dont deux adultes clairs, un probable adulte sombre, et un subadulte. Le petit groupe est passé assez près, avant de s’éloigner au large plein ouest – très belle obs comme on en veut encore! Sinon deux obs de labbes sp. loin au large ces derniers jours.
  • Une première Mouette de Sabine adulte le 5/8; comme toujours avec cette espèce elle passe bien au large, mais heureusement elle reste assez facilement identifiable grâce à sont pattern noir/blanc/gris “flashant” si caractéristique.
  • Un possible Goeland dominicain (Kelp Gull) immature est vu le 11/8 – le même que celui (encore non confirmé) du Technopole la semaine dernière?
  • Sterne arctique (Arctic Tern): min. 448 en 3h15 hier matin (mais à noter que la moitié du temps il pleuvait assez fort, stoppant largement le passage en mer). Plusieurs groupes de 50, 60 individus dont plusieurs haut dans le ciel et au moins un groupe qui m’est passé derrière, donc sur la terre ferme: j’ai dû en louper pas mal! Bien entendu difficile d’identifier chaque individu et il y avait certainement quelques Pierregarins (Common Tern) dans le tas, mais pour l’essentiel il s’agissait d’Arctiques adultes. Situation similaire la veille lorsque je dénombre au moins 106 individus en une heure.
  • Les Sternes caugeks et dans une moindre mesure les voyageuses ont commencé à passer ces derniers jours, avec en plus une Sterne naine bien seule au milieu d’un groupe d’Arctiques le 12/8 (+ trois le 28/7). Une Caspienne passe le 11/8, alors que pour les Royales il est toujours difficile de distinguer entre les migrateurs et les oiseaux locaux en vadrouille, même si hier matin l’essentiel des 67 individus filaient bien vers le SO  (Sandwich, Lesser Crested, Little, Caspian, Royal Terns)
  • Guifette noire: au max., une centaine le 11/8 en une heure de suivi.
  • Un Martinet noir (Common Swift) survole l’océan le 5/8 et deux au-dessus du Calao, entre deux averses, le 12 (en Gambie, Clive Barlow rapporte les premiers retours dès le 30/7).

 

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Sabine’s Gull / Mouette de Sabine (avril 2015)

 

L’an dernier je n’avais fait qu’une poignee de pointages courant septembre et j’ai pu faire vingt-huit séances entre début octobre et fin novembre, totalisant près de 28 heures de suivi… mais je n’ai jamais trouvé le temps d’en faire une petite synthèse. On garde tout ça au chaud et j’espère bien pouvoir compiler ces résultats un jour.

Mais d’abord faut que je retourne suivre le passage 2017… retour à Dakar le 21 pour la suite!

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L’îlot devant le Calao, avec au fond l’ile de Ngor