L’association APALIS et l’atlas des oiseaux de Casamance
Bruno Bargain nous présente l’association APALIS et leur travail remarquable d’inventaire et de cartographie des oiseaux de Casamance.
L’association APALIS a vu le jour courant 2016 avec pour objet principal de soutenir et relayer les activités du GEPOC, l’association-sœur en Casamance, qui a pour vocation d’étudier et de conserver les oiseaux de cette région ainsi que les milieux dont ils dépendent et plus généralement à valoriser son patrimoine ornithologique.
Ce n’est qu’en 2017 qu’APALIS a réellement pris son essor, avec la mise en ligne de son site internet « Oiseaux de Casamance » qui a commencé à la faire connaître (site bilingue français-anglais).
Depuis lors, nous avons cherché à améliorer cet outil pour le rendre plus attractif et en particulier pour restituer rapidement les observations faites sur le terrain via les cartes de répartition par espèce ou par maille. Il manque encore un module qui permettra à tout observateur la saisie en ligne de ses données, mais d’ores et déjà ce site a permis d’enregistrer de nouvelles adhésions et a commencé à susciter des rencontres fructueuses en Casamance d’ornithologues amateurs et professionnels au-delà du cercle restreint initial.
L’avifaune de Casamance est riche d’au moins 531 espèces :
- 318 s’y reproduisent potentiellement, la plupart sont sédentaires, d’autres effectuent des déplacements au sein de la zone tropicale ;
- plus de 115 migrent depuis la zone paléarctique vers la Casamance durant la période internuptiale ;
- le reste concerne des espèces d’occurrence plus ou moins occasionnelle.
Cette belle diversité s’explique par la grande variété des habitats – dunes et plaines côtières, lagunes, cours d’eau, mangroves et marais, rizières et autres zones cultivées, savane arborée… et surtout, la présence de forêts guinéennes encore relativement bien conservées.
L’objectif prioritaire de notre association est, faut-il le rappeler, l’inventaire atlas des oiseaux de Casamance. Pour y arriver, il faut parcourir à différentes périodes de l’année, l’ensemble des 330 carrés 10×10 de la région, ce qui représente un travail colossal pour une poignée d’observateurs ! Durant l’année qui vient de s’écouler, plusieurs missions de quelques jours ont permis d’augmenter significativement le nombre de carrés prospectés. Par ailleurs, plusieurs ornithos africains et européens ont rejoint récemment notre petit groupe de départ, ce qui permet d’envisager une accélération de notre connaissance de l’avifaune régionale. La base de données d’APALIS compte actuellement plus de 20 000 lignes d’informations.
L’atlas est accessible directement à travers ce lien, ou bien depuis la page d’accueil du site Oiseaux de Casamance. La carte ci-dessous donne une idée du niveau de couverture actuel et de l’effort de prospection: la couleur de chaque carré représente le nombre d’observations, alors que le chiffre indique le nombre d’espèces trouvées dans la maille.
De plus, nous sommes conscients que nous devons aussi affiner les connaissances sur les périodes de reproduction des différentes espèces du territoire, les dates d’arrivée et de départ des migrateurs intra-africains et des migrateurs paléarctiques. Nous avons également démarré le dénombrement de quelques espèces coloniales (hérons, cormorans, spatules…) autour de Ziguinchor. Et nous avons en projet d’étendre ces comptages à toutes les colonies de la Basse Casamance en utilisant un drone (un dossier sera déposé dans les prochaines semaines à diverses fondations pour obtenir un financement). Un autre projet, en cours, consiste à inventorier les oiseaux de la partie casamançaise du Parc du Niokolo Koba durant un cycle annuel. Bref, le travail et les idées ne manquent pas !
Le poids d’une association et la qualité de ses actions dépendent du nombre et du dynamisme de ses membres. Nous vous invitons donc à nous rejoindre nombreux, via notre site internet. Votre contribution financière sera bien utile pour acquérir un minimum de matériel pédagogique. Et si vous avez l’opportunité de venir en Casamance, vos observations de terrain pourront être orientées et facilitées en prenant contact avec nous par mail avant votre séjour. Vos données viendront enrichir la base de données.
Une lettre électronique faisant état de la vie et des actions de l’association, de l’actualité ornithologique et de l’avancement de l’atlas est envoyée deux fois l’an à chaque adhérent.
Si vous avez l’occasion de visiter la Casamance – peut-être que ce petit billet vous aura donné envie! – n’hésitez pas à prendre contact avec l’association avant votre voyage afin de voir s’il y a des especes particulieres à rechercher ou de savoir quelles zones à couverture encore insuffisante sont à cibler. Une manière de combiner l’utile à l’agréable et de contribuer à l’amélioration de notre connaissance des oiseaux du Sénégal. Et faites comme moi, adhérez à APALIS! – BP
Trackbacks / Pingbacks